![Olivier Kamitatu et Matata Ponyo [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250523-WA0007.jpg?itok=UkaK8Em-)
Par Gloire Balolage
Vingt-quatre heures après la condamnation de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon à dix ans de travaux forcés par la Cour constitutionnelle dans l’affaire «Bukanga Lonzo», les réactions n'ont pas tardé dans les rangs de l'opposition congolaise. La plus en vue, c'est celle du porte-parole de Moïse Katumbi. Olivier Kamitatu a violemment dénoncé le verdict dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter).
Dans sa publication, Olivier Kamitatu accuse la plus haute juridiction du pays d’avoir renoncé à son indépendance pour devenir, selon ses mots, un "laquais de la dictature". «Elle vient à nouveau de poignarder le droit en condamnant Matata Ponyo, après s’être jugée incompétente en 2021», écrit-il, évoquant le principe juridique du non bis in idem, selon lequel nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits.
Selon lui, la décision de la Cour bafoue à la fois les immunités parlementaires de Matata Ponyo, et les principes fondamentaux de l’État de droit. Il dénonce un "revirement cousu de fil blanc" et qualifie la sentence de "verdict scélérat, forgé pour abattre un rival", visant clairement ce qu’il perçoit comme une instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place.
Dans cette affaire, Matata Ponyo, qui fut chef du Gouvernement de 2012 à 2016, était poursuivi pour détournement de fonds publics dans le cadre du projet agro-industriel controversé de Bukanga Lonzo, un dossier sensible dans le paysage politique congolais. La Cour constitutionnelle, qui s’était déclarée incompétente en 2021, a finalement changé sa position, jugeant et condamnant l’ancien Premier ministre.
Pour Olivier Kamitatu, cette évolution judiciaire n’a qu’un objectif : éliminer un adversaire politique. «Ce verdict empeste la justice prostituée au service d’un clan», accuse-t-il dans sa publication.
«Face à cette farce judiciaire qui dynamite l’État de droit et la démocratie en RDC, se ranger derrière Matata Ponyo n’est pas une option, c’est un impératif pour toute opposition digne !», conclut-il, appelant à une mobilisation contre ce qu’il considère comme une dérive autoritaire.