
Par Prehoub Urprus
Le ministre d'État congolais en charge de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a présenté sa démission, ce 17 juin 2025, au président de la République, affirmant faire face à un "complot politique" visant à freiner ses réformes et l’engagement de la RDC contre l’agression étrangère. Dans une correspondance transmise à plusieurs hautes autorités, dont la Première ministre et le président de l’Assemblée nationale, Constant Mutamba affirme avoir travaillé dans le sens des instructions présidentielles pour réformer une justice longtemps considérée comme "malade".
Il rappelle avoir mis en œuvre plusieurs réformes majeures, telles que la relance du Guichet Unique de Création d’Entreprise, la bancarisation des frais judiciaires, la réforme des juridictions commerciales, ou encore la création d’un projet de Tribunal Pénal Économique et Financier. Sur le plan sécuritaire, l’ancien ministre souligne des actions judiciaires contre des complices de l’agression rwandaise, la tenue d’audiences foraines contre le banditisme urbain, et la sécurisation des biens de l’État contre la prédation.
Mais c’est sur un ton amer que Constant Mutamba conclut son bilan. Il affirme avoir été "poignardé dans le dos" par un "complot politique visiblement conçu à Kigali", mis en œuvre selon lui par des acteurs congolais infiltrés, dans l’objectif de "bloquer les réformes" et de "désarmer la riposte gouvernementale à l’agression". Il évoque même des tentatives d’empoisonnement et des menaces d’élimination physique. "Je n’ai pris aucun dollar de l’État", insiste-t-il, rejetant toute accusation de détournement des fonds publics. Il estime que les poursuites à son encontre relèvent d’une instrumentalisation politique de la justice.
Dans un dernier mot adressé au chef de l’État, Constant Mutamba réaffirme sa loyauté, tout en appelant à la vigilance face aux "réseaux mafieux infiltrés" et à ceux qu’il désigne comme "complices de l’agresseur rwandais".