Par Jean Chrysostome Luntadila
Seul document d'identité congolaise valable à l'étranger, détenir un passeport congolais un luxe. Même alors, ce précieux sésame est devenu très rare. Les demandeurs attendent plus d'un mois, sans succès, pour se le faire délivrer. La galère ! Des sources au ministère des Affaires étrangères renseignent qu'il y a rupture du stock du lamineur-passeport, le produit final qui sert à coller des couches holographiques sur la page de données personnalisées.
«La société américaine Multiposte qui nous livre ce produit a rencontré un problème de logistique compte tenu de la main d'œuvre. Pendant cette période de Covid-19 la société a renvoyé beaucoup de ses agents qui en fabriquaient», signale à opinion-info.cd un membre de cabinet du VPM Lutundula avant de préciser que cette matière sera disponible dès la fin de cette semaine.
Entre temps, le ministère des Affaires étrangères s'attelle à satisfaire certains cas d'urgence de voyage, notamment des cas humanitaires.
«Nous avons un autre lamineur de secours mais qui n'imprime pas parfaitement. Nous avons constaté qu'il y a des ratés là où on mentionne le nom du pays -Republique Démocratique du Congo-. Voilà pourquoi le peu de passeports imprimés sont réservés aux cas de force majeure», a-t-il ajouté.
Les agents du ministère des Affaires étrangères préfèrent ne pas divulguer l'information pour ne pas alimenter la spéculation. Ce document qui se négocie à divers prix risque d'occasionner une surchauffe auprès des différents services.
«On nous a dit que nous devrions acheter ce passeport à 99$, soit 180.000 FC, mais moi j'ai déjà déboursé plus de 130$, soit 260.000 FC, sans l'obtenir», s'est plaint un demandeur impatient.
Pour obtenir un passeport biométrique en RDC, c'est une multitude de services qu'il faut absolument parcourir. Outre la banque où s'effectue le paiement, il faut compter sur la bonne foi des services de l'État. Au casier judiciaire du ministère de la Justice, en passant par l'Agence nationale des renseignements pour chuter aux Affaires étrangères. Ces services ne sont pas non plus gratuits.