![Le jeune militant de la LUCHA, Aloys BIGIRUMWAMI [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-06/IMG-20250613-WA0052.jpg?itok=z4nCMRl5)
Par Don Benjamin Makolo
Réunis ce vendredi 13 juin 2025 devant la presse, dans la salle Léon de Saint Moulin du centre catholique CEPAS, les jeunes du Mouvement Citoyen non partisan et non-violent LUCHA -Lutte pour le Changement- ont interpellé les autorités de la RDC -République démocratique du Congo- sur la disparition de leur camarade, Aloys Bigirumwami, enlevé depuis le 13 mai dernier, par les éléments rebelles de la coalition M23-AFC soutenus par le Rwanda.
Dans leur communiqué lu par Trésor Muteba, l'un des militants de la LUCHA basée à Kinshasa, ces jeunes lancent un appel à l'action urgente des décideurs, face à la cruauté que vivent leurs pairs dans la ville occupée de Goma. «Depuis le 13 mai 2025, notre camarade Aloys Bigirumwami, activiste et militant engagé pour la justice, la paix et la dignité humaine, a été enlevé dans la ville de Goma et emmené vers une destination inconnue par les6 éléments du mouvement armé AFC/M23, soutenus par le Rwanda, et ce, aux côtés de plusieurs autres jeunes de la ville de Goma. Un mois durant, aucune nouvelle officielle, ni de leur lieu de détention, encore moins de leur état de santé, et aucun signe de vie n'a été donné», a déclaré Trésor Muteba, qui a lu le communiqué.
L LUCHA s'inquiète de la situation devenue préoccupante pour les jeunes et les habitants de Goma. «Cette situation est à la fois inquiétante, inacceptable et gravement attentatoire aux droits humains les plus fondamentaux, notamment le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, ainsi qu'aux victimes de leurs familles. Il est impérieux qu'il y soit mis fin d'urgence», poursuit le communiqué.
Le mouvement citoyen LUCHA ne comprend toujours pas l'inaction ou le silence des organes et mécanismes internationaux devant la question de la sécurité congolaise. «Devant la récurrence de telles violations des règles élémentaires du droit international humanitaire, qui protègent les populations civiles en période de conflit armé et en territoire sous occupation, le silence et l'inaction des organes et mécanismes internationaux de promotion et de protection des droits humains compromettent le sort des populations vivant dans les zones occupées par ce mouvement rebelle, non seulement privées de paix, mais de surcroît de leurs libertés fondamentales», déplore-t-il.
Les jeunes de la LUCHA interpellent la Communauté internationale et la Monusco représentée par Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies et cheffe de la junte onusienne, afin de s'impliquer pour retrouver leur camarade.
Par la même occasion, la LUCHA tient le Gouvernement congolais pour responsable de la sécurité des citoyens, et s'inquiète de l'inaction du Gouvernement Suminwa face à cette situation. «Nous estimons que ce qui se passe à l'Est de notre pays est inacceptable et c'est très grave. Nous n'épargnons pas la responsabilité du Gouvernement congolais, qui a la charge de protéger les citoyens et leurs biens. Son inefficacité et sa passivité dans son rôle nous laissent sans voix. Parce que plusieurs mois se sont écoulés, et les occupants de ces régions ne sont pas inquiétés. Le Président de la République avait promis une riposte rigoureuse et coordonnée. Mais jusqu'à présent, nous continuons d'attendre. Et pendant ce temps, c'est nous qui souffrons davantage, avec nos camarades qui sont enlevés et les compatriotes qui sont en train d'être assassinés», a déclaré Jacques Isongo, l'un des militants du Mouvement Citoyen présent dans la salle.
Ils fustigent également la passivité des organismes internationaux dont la CIRGL, l''ONU, l'EAC, la SADC, la CEEAC et le CICR, présents en RDC -République démocratique du Congo-.