RDC : “une personne sur quatre connait une faim aiguë” (Rapport de l'ONU)

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Les enfants congolais dans un camp de réfugiés au Nord-Kivu
Les enfants congolais dans un camp de réfugiés au Nord-Kivu

Par Patrick Kitoko 

Des millions d'habitants de la RDC -République démocratique du Congo- connaîtraient une situation de faim aiguë, indique un rapport de l'ONU -Organisation des Nations Unies-, publié le 28 octobre 2023.

Selon ce document de l'ONU, plus au moins 25,6 millions de personnes sont à la merci de l'insécurité alimentaire aiguë, laquelle menace au quotidien leurs vies.

Selon le rapport du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), trois millions de personnes sont dans une situation qualifiée de critique.

“L'insécurité alimentaire aiguë résulte de plusieurs facteurs combinés, notamment les conflits, la flambée des prix des denrées alimentaires et des coûts de transport, ainsi que les effets prolongés de diverses épidémies, telles que la rougeole, la choléra, le paludisme ou plus récemment le Mpox”, lit-on dans ce rapport.

Une situation générale en RDC, car ayant atteint toutes les 26 provinces, mais avec un taux élevé enregistré dans les provinces en proie aux conflits armés, notamment le Nord et le Sud-Kivu ainsi que la province de l'Ituri, où la crise humanitaire demeure permanente depuis plus de 3 décennies.

A en croire la FAO, les déplacements en masse de population font perdre aux éleveurs au moins un quart de leur bétail et font à ce que 35% des ménages n'ont pas pu cultiver leurs terres.

Le manque d'infrastructures, le manque d'accès à l'eau et le manque des routes de qualité sont là, des facteurs qui défavorisent la production agricole par manque de voie d'évacuation de produits vers les marchés. 

“Compte tenu de ces problèmes chroniques, au moindre choc, maladie, inondation ou mauvaise récolte, une partie de la population bascule rapidement dans une situation de crise ou d'urgence”, indique ce rapport.

Selon les études de l'IPC, l'insécurité alimentaire nationale devrait se maintenir en 2025, au même niveau qu'en 2024, qui, du reste, n'est pas loin à 2023. Ce qui suscite des inquiétudes de la FAO, qui entrevoit une aggravation, dans les jours à venir, de la situation sécuritaire à la suite du désengagement de la Mission onusienne en RDC (Monusco) dans le sud-Kivu depuis le 30 juin dernier.

Environ 25,6 millions de personnes en RDC, soit 22% de la population analysée, connaîtront une insécurité alimentaire aiguë élevée entre juillet et décembre 2024. Ce chiffre inclut environ 3,1 millions de personnes confrontées à des niveaux critiques d’insécurité alimentaire.

Les projections pour le début de l’année 2025 laissent entrevoir des perspectives similaires, à moins qu’une aide efficace ne soit apportée.

En attendant, la violence armée et la compétition pour les ressources continuent de causer des «dommages massifs» aux moyens d’existence et aux infrastructures rurales, perturbant la production agricole essentielle.

Jeudi 31 octobre 2024 - 16:08