03 mai en RDC : l'OLPA documente 11 cas de violations de la liberté de la presse au premier semestre 2025

Par Prehoub Urprus 

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce 3 mai 2025, le monde s’interroge sur l’avenir du journalisme à l’ère de l’intelligence artificielle. Le thème retenu cette année, "Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias", souligne les nouveaux défis auxquels sont confrontés les professionnels de l’information.

En RDC -République démocratique du Congo-, cette journée coïncide avec le 21e anniversaire de l’OLPA -Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique-, une organisation basée à Kinshasa, qui milite pour un journalisme libre et responsable depuis 2004. L’occasion pour elle de dresser un état des lieux contrasté de la liberté de la presse dans le pays.

D’après les données d’OLPA, la période de janvier à mai 2025 a enregistré une légère amélioration : 11 cas de violations de la liberté de la presse ont été documentés, un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes. Mais cette accalmie relative ne masque pas la réalité du terrain, surtout dans l’Est de la RDC.

Dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, la présence de groupes armés et l'absence de l’autorité de l’État continuent d’imposer un climat de peur dans les rédactions. Des journalistes préfèrent désormais éviter les sujets sensibles, notamment ceux liés aux conflits armés, par crainte de représailles. D’autres médias ont fermé leurs portes, incapables d’opérer dans un contexte où la liberté d’informer est constamment menacée. La désinformation y prospère, alimentée par des acteurs armés qui contrôlent l’accès à l’information et manipulent les narratifs à leur avantage.

Face à cette réalité, OLPA appelle à un retour durable de la paix, condition indispensable à l’exercice libre du métier de journaliste. L’organisation plaide pour une issue rapide et durable aux pourparlers de Doha et de Washington, espérant que ces négociations ouvriront une ère où les journalistes pourront exercer pleinement leur mission : informer sans peur, et être des relais fiables pour une société mieux éclairée.