
Par Prehoub Urprus
À seulement 13 ans, Marie Bihame porte déjà un fardeau que peu d’adultes pourraient supporter. Résidente du quartier Bujovu, sur l’avenue Jolie Bois II, cette jeune fille est aujourd’hui cheffe d’un ménage composé de six enfants, tous livrés à eux-mêmes depuis la disparition de leurs parents.
Marie affirme que sa mère est décédée en janvier 2025. Son père, lui, militaire, a fui lors de l’occupation de Goma par le M23-AFC. Depuis, introuvable. "Nous ne savons même pas s’il est encore en vie", confie-t-elle, la voix chargée d’émotion.
Sans aucun soutien régulier, les enfants dépendent des dons occasionnels de personnes de bonne volonté. En manque de dons, ils passent la nuit, et parfois plusieurs journées, sans manger.
La situation de Marie et de ses cadets illustre le drame silencieux que vivent de nombreux enfants abandonnés dans les zones occupées par l'Armée rwandaise sous couvert de la rébellion étiquetée M23-AFC.
Face à cette réalité, la présidente du PACOFEDI -Programme d’Actions Communautaires pour les Femmes et le Développement Intégré-, Madame Liberata Buratwa, tire la sonnette d’alarme.
"Aucun enfant ne devrait survivre dans de telles conditions. Nous plaidons pour une prise en charge urgente de ces enfants vulnérables, qui n’ont même pas de quoi se nourrir. L’humanité ne peut pas détourner le regard", déclare-t-elle.
Le PACOFEDI appelle les autorités locales, les partenaires humanitaires et les citoyens solidaires à se mobiliser, pour venir en aide à ce ménage d’enfants en détresse, avant qu’il ne soit trop tard.