Nord-Kivu : plus de 97 000 nouveaux déplacés à Walikale, Masisi et Lubero en deux semaines

Catégorie
Image
Des populations fuyant les affres de groupes armés au Nord-Kivu [photo d’illustration]
Des populations fuyant les affres de groupes armés au Nord-Kivu [photo d’illustration]

Par Prehoub Urprus

Le climat sécuritaire reste instable dans les territoires de Walikale, Masisi et Lubero, au Nord-Kivu, où les affrontements entre groupes armés ont entraîné une nouvelle vague de déplacements de populations entre le 1er et le 15 avril 2025. Selon le dernier rapport de OCHA RDC, publié ce lundi, plus de 97.000 personnes ont fui les violences dans ces zones déjà fragilisées par des mois d’instabilité.

À Walikale, malgré une accalmie observée à Walikale Centre, laquelle a permis le retour timide de 20 % de la population, les violences persistent sur les axes périphériques. Le 13 avril, des affrontements dans les villages de Kashebere et Kibati ont provoqué de nouveaux mouvements de population, s’ajoutant aux 4.000 déplacés recensés début avril sur les axes Kampala, Nyasi et Walikale Centre. Ces familles vivent aujourd’hui dans des conditions précaires, principalement dans des abris de fortune autour de l’hôpital général et des villages Wanianga.

Dans Masisi, les combats entre groupes armés dans les localités de Masisi Centre, Banyungu et Buabo ont fait au moins 10 morts et déplacé plus de 77.000 personnes en l’espace de deux semaines. Fuyant les violences, ces populations se sont réfugiées à Lwibo, Bikunche, Muroba ou encore Mafuo, certaines trouvant refuge en brousse. Les structures de santé comme l’hôpital général de Masisi sont débordées, incapables de faire face à l’afflux massif de blessés et de malades.

Lubero, quant à lui, continue de subir les conséquences des attaques armées et de l’activité persistante des ADF dans sa partie nord. Plus de 16.000 personnes ont été déplacées depuis décembre, dans la zone de santé de Musienene. Rien que durant la première quinzaine d’avril, au moins 4.000 personnes ont fui les violences à Vuhato, Kanune, Luhanga et Mbwavinywa. L'accueil précaire par des familles hôtes, elles-mêmes en situation de vulnérabilité, aggrave les besoins humanitaires : abris, vivres, soins et protection.

Face à cette situation, les acteurs humanitaires appellent à un accès sécurisé aux populations sinistrées, tout en exhortant les autorités à renforcer la protection des civils et à accélérer la réponse humanitaire.

Lundi 12 mai 2025 - 10:57