
Par la Rédaction
La présidente du PACOFEDI -Programme d’Actions Communautaires pour les Femmes et le Développement Intégré- a dénoncé, ce jeudi 28 mai 2025, la résurgence alarmante des mariages précoces dans le groupement de Jomba, en chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, une zone sous occupation des rebelles de la coalition du M23-AFC.
Selon Liberata Buratwa, l’absence prolongée des services judiciaires dans cette entité favorise un retour massif aux pratiques coutumières, au détriment des lois nationales et internationales protégeant les droits de la femme et de la jeune fille.
"Les filles mineures sont de plus en plus données en mariage, parfois à des hommes beaucoup plus âgés, avec la bénédiction des familles, faute de structures judiciaires et d’un cadre éducatif stable", a-t-elle regretté.
Le PACOFEDI s'inquiète particulièrement de la vulnérabilité des jeunes filles face à ces unions imposées, souvent motivées par la pauvreté, la peur, ou la pression sociale. En l'absence de l’État de droit, la population se replie sur des normes traditionnelles, parfois contraires aux droits humains fondamentaux.
Cette organisation communautaire plaide pour un retour rapide de l’administration civile et judiciaire dans les zones contrôlées par les groupes armés, mais aussi pour le renforcement de la sensibilisation sur les droits des femmes et des enfants, même en contexte de crise sécuritaire.
"Une fille mariée à 13 ou 14 ans, c’est une vie brisée. Il est temps que l’on écoute les voix des femmes de Jomba et que des actions concrètes soient posées", a lancé la présidente de PACOFEDI.
En RDC, la loi interdit le mariage des mineurs [moins de 18 ans], mais son application reste difficile dans les zones en conflit, où l’autorité de l’État est absente. Pour le PACOFEDI, l’urgence est d’assurer à chaque fille une éducation, une protection et un avenir hors du carcan des traditions discriminatoires.