Rutshuru : des syndicats d’enseignants dénoncent cinq mois d’arriérés et interpellent Caritas/Goma

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Un groupe d’enseignants des écoles primaires publiques au Nord-Kivu [photo d’illustration]
Un groupe d’enseignants des écoles primaires publiques au Nord-Kivu [photo d’illustration]

Par Prehoub Urprus

Réunis en assemblée extraordinaire, les membres de la synergie syndicale des enseignants du territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, ont, dans une déclaration parvenue à opinion-info.cd ce 06 juin 2025, dénoncé avec fermeté le non-paiement prolongé de leurs salaires et une gestion opaque des fonds alloués à l’éducation. La réunion, qui a porté sur "la situation de la paie des enseignants du territoire de Rutshuru", a abouti à une déclaration commune accablant tant le Gouvernement que la Caritas/Goma, agent payeur.

D’après les constats des syndicats, la majorité des écoles du territoire n’ont reçu aucun salaire depuis janvier 2025 :

* 85 % des écoles n’ont perçu aucun salaire durant les cinq derniers mois,

* 10 % ont perçu un seul mois,

* 4 % deux mois,

* Et seulement 1 % ont reçu une paie couvrant trois mois.

Les enseignants affirment que la Caritas/Goma n’a pas transféré les fonds de manière régulière et pointent du doigt un épuisement moral, social et économique, qualifiant leur situation d’"inhumaine".

La déclaration dénonce également l’absence de communication claire du ministère de l’Éducation nationale et de Nouvelle citoyenneté, ainsi que l’absence de tout document officiel expliquant la situation. Les enseignants soulignent qu'en mars 2025, certaines écoles n’ont reçu qu’une prime de gratuité, sans les frais de fonctionnement.

Face à cette crise, les syndicats formulent cinq revendications clés :

1. Le paiement urgent de tous les arriérés de salaires;

2. La prise de responsabilité immédiate de la Caritas/Goma dans la régularisation de la paie;

3. L’intervention de la DINACOPE pour assurer le suivi du dossier et éviter que l’année scolaire 2024-2025 ne se termine dans la confusion;

4. L’appel à l’aide des ONG et partenaires éducatifs nationaux et internationaux;

5. La mobilisation générale des enseignants pour signer une pétition dénonçant la Caritas/Goma si la situation perdure.

Signée par les représentants syndicaux de cinq structures (SYECO, SYNEP, SYNECAT, S.N.E.P.E.P et SAC-ECI), la déclaration met en garde contre les conséquences d’un non-paiement prolongé sur la fin de l’année scolaire en cours et sur la rentrée prochaine.

Vendredi 6 juin 2025 - 12:53