Par Prehoub Urprus
Lundi 30 juin 2025, à l'esplanade du Palais du peuple, un appel inattendu a retenti sous les tonnerres des chants de réveil : celui de l’archevêque supérieur Dodo Kamba, qui s’est fermement opposé à toute manipulation de l’Église par des ambitions politiques masquées.
Alors que la CENCO -Conférence épiscopale nationale du Congo- et l’ECC -Église du Christ au Congo- mènent une médiation en faveur d’un dialogue national censé renforcer l’unité face à la crise persistante dans l’Est de la RDC, Dodo Kamba a brisé le silence, accusant indirectement certaines figures religieuses de servir, consciemment ou non, d’amplificateurs à des agendas politiques troubles.
"Il est temps d’arrêter de prendre l’argent des politiciens, pour défendre leurs intérêts au nom de la paix. Ce temps est révolu", a lancé l’archevêque lors d’un culte rassemblant plusieurs communautés des Églises de réveil. Il a exhorté ses pairs à l’examen de conscience : "Si vous êtes vraiment engagés pour la paix, alors votre cœur doit être pur."
Dans un ton grave et solennel, il a mis en garde contre une éventuelle récupération politique de la démarche religieuse : "Soyez sûrs que vous ne travaillez pas pour des hommes tapis dans l’ombre, qui n’aiment pas ce pays."
Par ce discours tranché, Dodo Kamba ne s’est pas opposé à l’idée de dialogue, mais à ce qu’il perçoit comme une dérive : celle d’un processus de paix qui risquerait de devenir un cheval de Troie au service d’intérêts non assumés.
Dans un contexte national tendu, où chaque mot pèse, la sortie du leader des Églises de réveil vient rappeler que, dans la quête de paix, la neutralité spirituelle ne devrait jamais être sacrifiée sur l’autel des calculs politiques.