RDC : La Grande-Bretagne appelle à un meilleur environnement sécuritaire pour faire face aux exactions des ADF à Beni

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Jana Sweene, cheffe de l’unité de l’Est de la RDC à l’ambassade de Grande-Bretagne à Kinshasa dans le studio de radio okapi Beni [photo d'illustration]
Jana Sweene, cheffe de l’unité de l’Est de la RDC à l’ambassade de Grande-Bretagne à Kinshasa dans le studio de radio okapi Beni [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

La cheffe de l’unité de l’Est de la RDC République démocratique du Congo- à l’ambassade de Grande-Bretagne à Kinshasa, Jana Sweene, a lancé un appel au gouvernement congolais pour instaurer un environnement favorable à la réduction de l’activisme des rebelles ADF à Beni, dans la province du Nord-Kivu. Cette déclaration intervient alors que les attaques contre les civils se multiplient dans cette région de l’est.

Invitée sur les ondes de Radio Okapi, la diplomate britannique a rappelé l’engagement de son pays aux côtés de la RDC dans la lutte contre les violences armées, notamment dans les zones les plus affectées par l’insécurité. Elle a souligné l’importance de mettre un accent particulier sur la protection des civils et l’assistance humanitaire, en complément des efforts militaires en cours.

« Pour nous, la chose la plus importante c'est notre engagement avec la MONUSCO », a-t-elle affirmé. Elle a indiqué que le Royaume-Uni dispose de casques bleus basés à Beni, en plus de fournir un financement significatif à la mission onusienne. Toutefois, elle a exprimé sa préoccupation face à l’augmentation des attaques des ADF, qu’elle qualifie d’atrocités contre les populations civiles.

Face à cette situation, la Grande-Bretagne utilise activement son siège au Conseil de sécurité de l’ONU pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la gravité des crimes commis par les ADF. Selon Jana Sweene, il est crucial de renforcer l'engagement mondial afin de mieux protéger les civils et de soutenir les efforts locaux pour mettre fin aux violences.

Par ailleurs, le Royaume-Uni déploie également plusieurs programmes humanitaires dans la région, en partenariat avec des agences onusiennes et d'autres ONGs. Ces initiatives visent notamment à soutenir les survivantes de violences sexuelles, dont le nombre ne cesse d’augmenter dans les zones de conflit. « On a aussi des programmes qui s'intéressent aux survivants des violences sexuelles commises par tous les groupes armés en RDC », a précisé la diplomate.

L’ambassade britannique envisage également de soutenir, à terme, des processus judiciaires pour permettre aux victimes d’accéder à la justice. « On aimerait un jour soutenir des processus judiciaires pour avoir la justice pour la population affectée », a-t-elle déclaré, soulignant que le soutien humanitaire et l’approche judiciaire sont indispensables dans la recherche d’une paix durable.

Jana Sweene a insisté sur le fait que la solution au conflit ne peut pas être uniquement militaire. Elle plaide pour une approche globale, combinant action sécuritaire, assistance humanitaire et justice pour les victimes. « Ce n'est pas une solution militaire qui va finir cette guerre, on a besoin de soutien humanitaire aussi », a-t-elle ajouté.

Ces propos interviennent dans un contexte particulièrement tendu. Le dimanche 17 août, une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux ADF a coûté la vie à au moins neuf civils à Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. Les assaillants ont ciblé le quartier Mbimbi, où plusieurs personnes ont été tuées dans leurs domiciles, certaines retrouvées calcinées après l’incendie volontaire de leurs maisons.

Cette attaque s’inscrit dans une recrudescence des violences dans la région. Une semaine plus tôt, au moins 47 personnes avaient été tuées dans le territoire voisin de Lubero, selon un bilan actualisé des autorités locales. Cela malgré les opérations conjointes des FARDC et des forces ougandaises, qui peinent à enrayer les incursions des ADF.

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Lundi 18 août 2025 - 15:42