"Éviction" de Jules Alingete de l’IGF : l’ODEP crie au triomphe des antivaleurs sur la bonne gouvernance 

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Jules Alingeti, ex-patron de l’IGF
Jules Alingeti, ex-patron de l’IGF

Par Prehoub Urprus

La mise à l’écart de Jules Alingete de la direction de l’IGF -Inspection Générale des Finances- continue de susciter de vives réactions. Dans un communiqué parvenu à opinion-info.cd, ce 09 mai 2025, l’ODEP -Observatoire de la Dépense Publique- y voit un signal alarmant, révélateur d’un système où l’excellence et l’intégrité cèdent le pas aux pratiques les plus décriées de la gestion publique.

L’organisation évoque une décision dictée non par la logique de service à l’État, mais par des pressions politiques et des calculs d’intérêt. Au cœur de cette crise : les révélations faites sur plusieurs projets controversés, dont ceux des forages et des lampadaires, épinglés pour leur gestion opaque. L’ODEP rappelle que ces dérives ont été mises à jour grâce au travail rigoureux mené sous la houlette de Jules Alingete, dans un contexte marqué par des détournements, des surfacturations et des dépassements budgétaires.

Le communiqué pointe également la responsabilité de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qualifié d’acteur central de nombreuses pratiques de mauvaise gouvernance. Malgré les accusations portées contre lui et ses propres aveux, ce dernier aurait conservé l’ambition d’accéder à de hautes fonctions stratégiques, cherchant le soutien du Président Tshisekedi jusque dans les dossiers les plus sensibles. L’ODEP évoque même un chantage politique, qui aurait précipité le départ d’Alingete, afin d’éviter la divulgation de pratiques compromettantes.

Pour l’Observatoire, ce départ signe la fin d’un cycle important dans la lutte pour la redevabilité en RDC. Depuis sa nomination en 2020, Jules Alingete avait profondément transformé l’IGF en une institution phare du contrôle de l’action publique. Son travail, basé sur des enquêtes approfondies et une présence constante sur le terrain, avait permis de faire émerger une culture de la transparence dans un environnement historiquement marqué par l’impunité.

En saluant son engagement, l’ODEP insiste sur l’importance de préserver l’élan enclenché. Le départ d’un homme ne doit pas signifier l’effondrement d’un idéal. L’intégrité de l’action publique, la vigilance institutionnelle et la justice budgétaire doivent rester des priorités nationales. Il est temps, selon l’organisation, que les responsables politiques réaffirment leur volonté de renforcer les mécanismes de contrôle, loin des influences partisanes ou des règlements de comptes.

L’ODEP exprime, in fine, son profond respect à Jules Alingete, saluant un parcours marqué par le courage, la rigueur et le sens du devoir. Pour l’organisation, le combat pour une gouvernance vertueuse ne s’arrête pas à une fonction. Il se poursuit dans chaque espace où la justice, la transparence et l’intérêt général peuvent être défendus.

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Vendredi 9 mai 2025 - 21:07