
Par Prehoub Urprus
Lors d’une séance cruciale du Conseil de sécurité des Nations unies, tenue ce 16 avril 2025, à New York, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, a dressé un tableau alarmant de la situation dans l’Est de la RDC -République démocratique du Congo-. Malgré les appels répétés de la Communauté internationale, les combats perdurent, les souffrances civiles s’accentuent, et les violations graves du droit international continuent.
"Le cessez-le-feu reste lettre morte. Les violations des droits de l’homme persistent. La crise humanitaire s’étend au-delà des frontières congolaises, affectant également le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda", a-t-il martelé devant les membres du Conseil réunis pour leur 9.899ᵉ session. Huang Xia, représentant direct du Secrétaire général de l’ONU, a exprimé une inquiétude profonde face à l’expansion continue du M23-AFC, malgré les sanctions, mesures restrictives et pressions diplomatiques déployées par l’Union africaine, l’Union européenne et d’autres institutions internationales.
Dans un appel sans détour, il a insisté : "Cette sombre réalité nous oblige. Il est impératif de transformer les avancées diplomatiques récentes en un véritable élan vers une paix irréversible."
Saluant l’ouverture du Gouvernement congolais à un dialogue direct avec le M23, il y voit une "étape importante" vers un possible apaisement du conflit. Toutefois, Huang Xia fixe une priorité claire : "L’urgence absolue est d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, et de rouvrir sans délai les couloirs humanitaires."
Il appelle à des négociations sincères, exigeant des concessions mutuelles et une implication inclusive, en insistant sur la participation active des femmes et des jeunes. "Les populations, notamment les femmes de Goma, Bukavu, Beni, aspirent à une seule chose : que les armes se taisent, que l’aide humanitaire leur parvienne sans obstacle. Les efforts politiques doivent, sans tarder, se traduire en réalités tangibles sur le terrain", a conclu l’émissaire onusien.
Cette prise de position renforce la pression sur les protagonistes du conflit, pour avancer vers une solution pacifique, durable et humaine, sous l’œil vigilant du Conseil de sécurité.