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Dossier Nicholas Kazadi: Entre la catharsis nationale et la chasse aux sorcières, le dilemme

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L’ancien ministre des finances, Nicholas Kazadi
L’ancien ministre des finances, Nicholas Kazadi

Par Adam Mwema Meji, Geopolis 

Un sérieux débat éthique et moral s'invite dans un pays, le besoin de vérité et de justice est fondamental pour renforcer la confiance entre les citoyens et leurs institutions. C'est la base d'une société juste, où les droits sont respectés et les abus sanctionnés.

La demande du procureur general près la cour de cassation auprès de l'Assemblée nationale pour lever les immunités en vue de poursuivre le député Nicholas Kazadi pour avoir propagé « des secrets d'état » soulève un questionnement moral qui remet en question un certain nombre des droits acquis notamment celui de la liberté de pensée et celle de la liberté de parole. Mais ceci nous impose un approfondissement car la perception de l'organe de la loi est différente. Essayons de voyage dans les concepts et dans l'histoire pour situer cette question qui touche notre agir en commun comme societe organ-isée. 

Le besoin de vérité est fondamental pour construire une société harmonieuse

Comme on le disait plus haut le besoin de vérité est fondamental pour construire une société harmonieuse mais en parallèle, certains faits ou informations peuvent être classes secret d'Etat" Cela signifie qu'ils sont considérés comme sensibles pour : La sécurité nationale, la stabilité politique et les relations diplomatiques.

Il se dégage une contradiction apparente du fait que quand une vérité touche un domaine sensible, elle peut être dissimulée sous prétexte de protéger l'intérêt général. Cela créc un conflit entre le droit du peuple à savoir et le besoin de protéger certains secrets.

Mais pour beaucoup des théoriciens de l'Etat cela n'est pas une vraie contradiction, mais effort pour trouver un équilibre entre la transparence démocratique et la protection de 1' Etat.

Souvent, ce sont les abus de cette notion de secret qui posent problème. Ce qu'on appelle secret d'Etat peut parfois être utilisé pour étouffer des vérités genantes affirment certains auteurs. 

En République Démocratique du Congo depuis la période de l'accession du pays à la souverainete internationale nationale, cette tension entre besoin de vérité et secret d'État est particulièrement marquée, pour plusieurs raisons historiques et politiques.

Point n'est besoin de rappeler que l'histoire du Congo est jalonnée des conflits et des événements tragiques comme les assassinats des leaders politiques pour ne pas citer Patrice Lumumba et Laurent Kabila. C'est dans ce pays que l'on connaît des guerres d'agression et des aflaires de corruption qui continuent à être entourées de mystères. Certaines vérités, même connues du public, ne sont jamais officiellement reconnues ou clarifiees, souvent au nom de la stabilité nationale ou pour protéger des responsables encore influents.

La capacité de notre société à admettre certains faits ou non

Revenons au cas de Nicholas Kazadi qui est aujourd'hui dans l'œil de la justice pour avoir divulgué des secrets d"Etat. Admettons que le fait incriminé la dernière interview accordée à notre conscur Paulette Kimuntu, alors il nous faut nous interroger sur la capacité de notre société à admeure certains faits ou non.

On se souvient qu'avant la fin de l'année passée le même Nicholas Kazadi avait réalisé une autre interview où il avait dit à peu près les mêmes choses mais en français sans susciter autant des passions et l'ouverture d'une véritable chasse aux sorcieres. Le pays est amsi confronté à une pression morale pour qu'il se voic tel qu'il fonctionne dans certains de ses compartiments afin de se soigner. Combien d'ouverture d'esprit faudrait-il pour que la catharsis nationale puisse s'installer. Il est venu le temps de voir monter en puissance des institutions dignes de confiance débarrassées du poids de la corruption et de la mauvaise gou-vernance. Ce changement est rendu possible grâce au leadership de Félix Etienne Tshiseke-di dont la présence au sommet de l'Etat constitue une borne pour que ce qui est indigne de la République puisse se manifester et se juger au solcil de la vérité. Voilà la situation historique dans laquelle le pays se trouve, a l'aube d'un changement majeur vers sa guérison mo-rale, pour que des hommes dignes et integres puissent sculs prendre les renes de sa destinée.

Ces forces qui cntrent en jeu poussent les uns à dire des choses qui ne relèvent pas des secrets d'état mais qui décrivent la nature morale des certains dirigeants et qui permet au pays de s'amender face aux souffrances des populations.

On ne jette pas l'enfant avec l'eau de son bain

Il sera inapproprié de s'attaquer à celui qui décrit une pathologie sociale et de le punir pour avoir décrit une situation par ailleurs dite et redite par tous les experts depuis la conférence nationale souveraine et toutes les autres administrations qui se sont succédées et qui ont agi comme le décrit sommairement Nicholas

Kazadi. Nous sommes l'un des pays les plus pauvres de la planète alors que nos ressources sont parmi les plus abondantes de la planète.

Ceci n'est pas un hasard car au-delà des pillages systématiques des ressources naturelles par des agresseurs impénitents, il y a aussi une gouvernance tournée vers l'enrichissement personnel qui dépouille le pays des moyens de son développement.

Dire cela c'est faire preuve d'amour pour son pays et non le trahir.

C'est dans cette perspective qu'il est essentiel que le pays ne mette pas sur l'autel du silence celui qui a eu le courage de dénoncer le mal et qui peut ainsi permettre à l'Etat de prendre les réformes nécessaires à une bonne gestion des ressources disponibles. C'est au magistrat suprême que revient la force d'arbitrer ce dilemme et de ne pas permettre que l'on jette l'enfant et l'eau de son bain.

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Samedi 31 mai 2025 - 15:50