
Par la Rédaction
Interpellé de nuit à son domicile, dans des conditions jugées brutales, Kovo Ingila Bokondo, vice-président de l’Interfédéral du MLC/Kinshasa, est toujours détenu sans accès à sa famille ni à ses avocats. L’ONG VSV -Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme- tire la sonnette d’alarme et appelle à une clarification urgente.
Dans un communiqué parvenu ce vendredi 13 juin, à l’issue d’une tribune accordée à la famille de l’intéressé, la VSV demande soit sa présentation devant une juridiction compétente, soit sa libération sans délai, s’il n’existe aucun grief fondé à son encontre.
Les faits remontent à la nuit du 25 au 26 mai 2025, vers 2h du matin. D’après les témoignages recueillis par la VSV, plusieurs hommes armés -certains en civil, d'autres en uniforme de la Garde Républicaine et de la Police nationale congolaise- ont investi la parcelle de Kovo Ingila, après avoir escaladé le mur d’enceinte et défoncé le portail avec un véhicule blindé.
Trois individus se réclamant de la Présidence de la République, sans présenter de documents officiels, ont pénétré dans la maison. Kovo Ingila a été emmené sans explication et sans indiquer à son épouse et ses enfants où il était conduit.
Quelques instants plus tard, le véhicule initial est revenu sur les lieux pour saisir les téléphones de la victime et interpeller son neveu Caleb Kandolo, étudiant de 17 ans, qui sera libéré le lendemain.
Selon les informations recueillies par la même organisation, les véhicules ont ensuite transité par le camp militaire Tshatshi et Kintambo-Magasin, avant que Ingila ne soit conduit au CNC -Conseil national de cybersécurité-, situé dans l’ancien immeuble de l’ONATRA, à Gombe.
Depuis son interpellation, aucune visite familiale ni légale n’a été autorisée, dénonce la VSV. Une situation qui, selon l’ONG, viole les Règles Nelson Mandela sur le traitement des détenus et porte atteinte aux garanties fondamentales prévues par le droit congolais et les normes internationales.
"Quelle que soit la gravité des accusations, nul ne devrait être privé de ses droits élémentaires", insiste la VSV.
Présente à la tribune de la VSV, Caroline Ingila, épouse du détenu, exprime son angoisse : "Mon cœur est brisé. Mon mari est caché dans des lieux où les droits de l’homme ne sont pas les bienvenus. Je demande la clémence du chef de l’État."
Elle en appelle également à l’intervention du Procureur Général près la Cour de Cassation, du ministre de la Justice et du VPM de l’Intérieur, pour qu’une procédure impartiale soit menée dans le respect du droit.
Il importe de souligner que la famille de Kovo Ingila s’étonne du mutisme du MLC, un parti politique qui se veut défenseur des libertés et de l’État de droit. Face à ce qu’elle considère comme une forme d’abandon politique, la famille en appelle directement à Jean-Pierre Bemba, pour qu’il rompe ce silence et agisse en homme d’État sensible aux droits fondamentaux de ses collaborateurs.