
Par Grevisse Tekilazaya
Ancien juge de la Cour Constitutionnelle, Eugène Banyaku s'oppose à toute idée de forcing sur le projet de la révision constitutionnelle. Cet ancien député sous la transition 1+4 renvoie, cependant, la pleine responsabilité aux Congolais d'apprécier l'opportunité d'une telle action.
Invité du Journal de TV5 Monde Afrique, Eugène Banyaku salue, par ailleurs, la position émise par le Chef de l'État à bien vouloir consulter les experts, pour aborder la question avec minutie. "La portée d'une Constitution ne se mesure pas par rapport à la durée, mais aux objectifs. Ceux-ci concernent aussi le contexte. Celui-ci se fait aussi en comparaison avec d'autres situations à l'interne et à l'externe.", a-t-il indiqué.
Quant aux insuffisances contenues dans l'actuelle Constitution, ce politique évoque deux éléments. Il relève, d'une part, dans les droits civiques, politiques et économiques, le manque de référence des aspects économiques, sociaux et culturels en vogue aujourd'hui. Et, d'autre part, la bipolarité de la présidentielle. "D'un côté, vous avez le Président de la République qui est le Chef de l'Exécutif. De l'autre côté, le Premier ministre qui est le Chef du Gouvernement", fait-il remarquer.
D'après lui, le Chef de l'État a exprimé une volonté qui correspond à l'initiative constitutionnelle. "Le Président de la République n'est pas le pays", a-t-il précisé. Du haut de son expérience, Eugène Banyaku a appelé les institutions politiques à jouer également leur partition.
Pour rappel, Eugène Banyaku s'était opposé à la révision constitutionnelle voulue par l'ex Chef de l'État, en 2016, essentiellement sur l'interprétation de l'article 70 de la Constitution. Son opposition avait provoqué sa démission à la prestigieuse Cour du pays, pour ainsi se retrouver en exil.