Patrick Muyaya à Joseph Kabila : "Il vient de légitimer une guerre d'agression"

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Le ministre Patrick Muyaya sur TV5MONDE.
Le ministre Patrick Muyaya sur TV5MONDE.

Par Gratis Makabi

Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, s'est exprimé sur la sortie médiatique de Joseph Kabila concernant la situation actuelle de la RDC -République démocratique du Congo-.

Au cours d'un entretien accordé à TV5MONDE, le porte-parole du Gouvernement congolais a fait savoir que les premiers mots d'un ancien Chef d'État devraient être de compassion et de solidarité pour des compatriotes qu'il a eu à diriger pendant de très longues années, et devraient aussi être la condamnation de l'agression.

"En RDC, tout le monde a le droit de s'exprimer, mais au regard de la situation actuelle du drame que connaît la population dans l'Est spécifiquement, ce n'est pas dans les postures politiciennes qu'un ancien Chef d'État peut sortir. Les premiers mots d'un ancien Chef d'État devraient être de compassion et de solidarité pour des compatriotes qu'il a eu à diriger pendant de très longues années, et devraient aussi être la condamnation dans le mot le plus ferme de l'agression. Lui qui est coutumier du silence ressemble à ce que tous les Congolais ont dit et ont pensé, qui vient légitimer une guerre d'agression, qui est pourtant démontrée par le rapport des Nations unies et par les rapports des pays occidentaux, sans compter ceux de nos propres services", a-t-il déclaré.

Il a, en outre, indiqué que ce n'est pas le moment de verser dans la polémique politicienne, parce qu'ici, "nous, nous voulons régler des problèmes qu'il aurait pu régler durant ses 18 années de pouvoir, et nous nous focalisons sur les différents fronts militaires, diplomatiques, économiques et médiatiques, pour nous assurer que nous donnons la réponse qu'il faut à ce conflit."

Pour rappel, dans une tribune publiée dimanche 23 février 2025, dans un journal sud-africain "Sunday Times", le 4ème Président de l'histoire de la RDC a indiqué que le monde observe attentivement si l'Afrique du Sud, connue pour son humanisme et ses valeurs, continuera d'envoyer des troupes dans l'Est pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais.

"Les élections truquées de décembre 2023 ont violé le cadre juridique et les normes internationales pertinentes, amplifiant ainsi l'illégitimité du dirigeant, réduisant artificiellement le poids de l'opposition politique et faisant du chef de l'État actuel le maître absolu du pays. Les violations innombrables de la Constitution et des droits humains, ainsi que les massacres répétés de la population congolaise par les forces de police et militaires de Tshisekedi, ne prendront pas fin après des négociations entre la RDC et le Rwanda, ni après une éventuelle défaite militaire du M23", avait-il indiqué.

Et Joseph Kabila d'ajouter : "Pour restaurer la paix et la stabilité dans l'est du pays, il est crucial de résoudre la question des groupes armés nationaux et étrangers présents sur le sol congolais. Cependant, contrairement à ce que les autorités de Kinshasa veulent faire croire, la crise ne se limite pas aux actions incontrôlées du M23 -présenté à tort comme un groupe anarchiste, un proxy d'un État étranger sans revendications légitimes- ni à un simple désaccord entre la RDC et le Rwanda."

Mardi 25 février 2025 - 09:49