Inondations à Kinshasa : Le Gouvernement promet de renforcer l'accompagnement de plus de 700.000 sinistrés 

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Des habitants du quartier de Ndjili, à Kinshasa, lors des inondations qui ont frappé la capitale congolaise, le 6 avril 2025 [photo d’illustration]
Des habitants du quartier de Ndjili, à Kinshasa, lors des inondations qui ont frappé la capitale congolaise, le 6 avril 2025 [photo d’illustration]

Par Prehoub Urprus

Kinshasa panse encore ses plaies après les pluies diluviennes qui ont ravagé la ville ces dernières semaines. Lors de la 41e réunion du Conseil des ministres, la ministre d’État ministre de l'Éducation nationale, Raïssa Malu, a, au nom du ministre de la Santé empêché, livré un bilan détaillé des dégâts humains, sanitaires et logistiques, confirmant l’ampleur d’une des pires catastrophes naturelles récentes dans la capitale congolaise.

Selon les chiffres arrêtés au 22 avril 2025, ce sont 537.912 personnes directement touchées, dont 168 blessées, 78 mortes ou portées disparues, et 25.145 ménages affectés dans dix zones de santé. À ces chiffres s’ajoute une estimation de plus de 700.000 personnes sinistrées, parmi lesquelles figurent 4.303 femmes et 2.797 enfants.

Face à cette situation, le Gouvernement a mobilisé l’Agence nationale d’Ingénierie clinique et du Numérique de la Santé, pour mener une identification biométrique rapide des sinistrés. Une base de données fiable a ainsi pu être constituée, facilitant la planification des aides et des relocalisations.

Quatre sites principaux d’hébergement ont été mis en place : le stade des Martyrs, le stade Tata Raphaël, le stade municipal de Bandalungwa, et un nouveau site ouvert à Kinkole. Deux autres, initialement utilisés, l’ITI Lumumba et l’ITI Kitomesa, ont été fermés, probablement en raison de la saturation ou de l’inadéquation des infrastructures.

Outre les pertes humaines et les déplacements massifs, le secteur de la Santé a également été durement touché : 80 établissements sanitaires ont subi des dégâts, rendant l’accès aux soins encore plus difficile dans une ville déjà confrontée à des défis sanitaires chroniques.

Sur le terrain, les témoignages décrivent une vie quotidienne marquée par la promiscuité, le manque d’eau potable, les risques d’épidémies et l’insuffisance des vivres dans les centres d’accueil. Les ONG humanitaires appellent à une réponse rapide et coordonnée, notamment en matière d'assainissement, de protection des enfants et d’accès aux soins d’urgence.

Face à cette urgence, le Gouvernement promet de renforcer l’accompagnement des sinistrés. Mais au-delà de la réponse immédiate, la catastrophe relance les débats sur l’urbanisation anarchique, la gestion des eaux pluviales et la résilience climatique dans une mégapole qui croît plus vite qu’elle ne se planifie.

Samedi 26 avril 2025 - 08:07