
Par Gratis Makabi
Le ministre d’État, ministre du Budget, Aimé Boji Sangara Bamanyirwe, a accordé une double audience, jeudi 19 juin 2025, à deux délégations venues du Sud-Kivu, province meurtrie par la guerre d'agression rwandaise. Il s'agit de la de la délégation du Conseil provincial de la jeunesse et de celle du Caucus des femmes du Sud-Kivu pour la paix, tous venus porter la voix d’une population en détresse.
Réfugiés à Uvira depuis l’occupation de Bukavu par les rebelles du M23/AFC appuyés par le Rwanda, les représentants de la jeunesse ont présenté un projet d’action citoyenne intitulé «Kijana, linda mwenzako na jimbo lako». Ce programme, axé sur le patriotisme par l’art et le don de sang aux Forces Armées et aux Wazalendo, s’inscrit dans l’élan de mobilisation soutenu par le Président de la République, Félix-Antoine shisekedi Tshilombo.
En sa double qualité de membre du Gouvernement et notable du Sud-Kivu, Aimé Boji a salué une mobilisation digne et responsable.
"Votre présence ici est un signal fort. Vous incarnez une jeunesse debout, utile, responsable, enracinée dans ses valeurs et tournée vers l’avenir", a déclaré le ministre d’État, avant d’ajouter que "la jeunesse du Sud-Kivu devra être la colonne vertébrale de la reconstruction post-occupation."
Aimé Boji a, en outre, encouragé ces jeunes à poursuivre leur mission de mobilisation, de sensibilisation et de reconstruction du vivre-ensemble et de cohabitation pacifique entre communautés, tout en les invitant à porter une narration nouvelle, celle d’une jeunesse résiliente, qui ne subit pas, mais qui agit.
Il est à noter qu'un diplôme de mérite a été remis au ministre du Budget, en reconnaissance de sa proximité constante avec les populations, son engagement pour la paix, et son accompagnement au Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, et de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, dans
plusieurs dossiers tendant à rétablir la paix et la sécurité dans la partie Est du pays.
De l'autre côté, les femmes ont livré un tableau alarmant de la situation humanitaire et socio-économique dans la province. Il s'agit, entre autres, du chômage massif, de l'effondrement des petites activités, des services publics à l’arrêt, des violences sexuelles en hausse, des violations des droits humains, et la surtaxation abusive dans les marchés. Dans cette crise multidimensionnelle, les femmes du Sud-Kivu restent pourtant debout, actives dans l’agriculture, le commerce, la cohésion communautaire et la recherche de paix.
Elles ont soumis au ministre Boji un cahier de charges clair et structuré, appelant à un appui à la résilience économique et à l’autonomisation des femmes; La création d’un fonds spécial pour les survivantes de violences; Le renforcement de leur participation à la gouvernance locale; Et l’intégration équitable de leurs besoins dans les politiques budgétaires nationales.
À la fin des échanges, Aimé Boji s’est dit sensible à ces cris du cœur et a assuré les deux délégations de son écoute attentive et de son engagement à relayer leurs préoccupations au plus haut niveau.