Par Serge Mavungu
À travers une lettre adressée au Président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, le Front Anti-Dialogue en République démocratique du Congo dit avoir suivi avec attention sa prise de position en rapport avec la tenue du Dialogue National et vient très respectueusement lui proposer sa réflexion sur ce sujet qui divise l'opinion nationale.
Dans sa correspondance, le Front Anti-Dialogue en RDC rappelle au Président de la chambre basse du Parlement que dans son intervention, il a déclaré que "Ce que nous voulons, c'est le dialogue entre États, le dialogue au niveau national pour recréer aussi la cohésion nationale entre Congolais parce que le Président de la République, entouré de plusieurs forces politiques et sociales, est plus fort qu'avec la majorité à l'Assemblée nationale."
Le Front Anti-Dialogue pose alors plusieurs questions : "Quelles sont ces forces qui manquent au Président de la République ? Doit-on comprendre qu'il faut que toute l'Opposition se rallie au Président de la République qui a le soutien de l'Union Sacrée pour qu'il soit plus fort ? L'Union Sacrée avec plus de 400 partis politiques pose quel problème pour que vous pensiez qu'il faut 'd'autres forces politiques et sociales' pour que le Président soit fort ?"
Le Front Anti-Dialogue s'interroge également sur la place du Peuple souverain dans cette proposition : "À quel niveau situez-vous le Peuple souverain, qui a voté le Président de la République, comme si les 'forces politiques et sociales' dont vous parlez étaient plus importantes que le Peuple ?"
Le Front Anti-Dialogue demande également quelle garantie peut être donnée au peuple congolais que les problèmes congolais trouveront solution à travers ce dialogue, et pourquoi un référendum n'est pas proposé pour que le peuple souverain se prononce sur la question.
En outre, le Front Anti-Dialogue pose la question de savoir qui convoquerait ce dialogue et souligne que si le Président de la République le faisait, il trahirait le mandat légitime obtenu du Peuple souverain en vertu de l'article 5 de la Constitution.
Le Front Anti-Dialogue conclut que la tenue d'un dialogue alors qu'il y a un processus électoral à lancer est inopportune dans le contexte actuel du pays et demande au Président de l'Assemblée nationale d'accélérer la désignation des membres de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) en vue du lancement du processus électoral de 2028.