![Les groupes des victimes [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2023-12/WhatsApp%20Image%202023-12-15%20at%2013.23.58.jpeg?itok=miADnvOB)
Par Gloire Balolage
L'ONG Impunity Watch, en collaboration avec Cordaid et d'autres partenaires, a organisé un atelier de deux jours à Goma, du 13 au 14 décembre 2023. Cet événement avait pour objectif de mettre en réseau et de former une coalition des groupes de victimes afin de développer des stratégies communes de plaidoyer, en lien avec les processus de justice transitionnelle en République Démocratique du Congo (RDC).
Dans ce contexte, le coordinateur national des groupes de victimes, Timothée Chiza, a souligné l'importance cruciale de l'unité et de la solidarité, en exprimant que ces victimes se sentaient autrefois abandonnées et éparpillées, mais qu'elles ont désormais pris conscience de la nécessité de se regrouper et de créer une force collective, permettant ainsi de faire entendre leur voix, de plaider leurs causes et d'aspirer à des résultats significatifs qui peuvent être atteints uniquement lorsqu'ils sont unis.
Timothée Chiza a aussi lancé un appel aux autorités pour qu'elles soutiennent ces groupes de victimes, en reconnaissant leur statut de personnes blessées et vexées, tout en soulignant la nécessité de leur accompagnement dans leur quête de justice et de réparation.
"Premièrement, on se sentait comme si on était abandonnés, on marchait à l'ordre dispersé, et on a pris conscience de la nécessité de nous regrouper, de créer une force, afin de bien parler et de plaider nos causes. Les résultats que nous attendons, c'est que lorsque nous sommes unis, nous avons la possibilité de réaliser de grandes choses. En revanche, si nous sommes à l'ordre dispersé, nous aurons des difficultés à atteindre nos objectifs. Je demande à nos autorités de nous accompagner, car nous sommes des victimes, nous sommes vexés, blessés, et nous avons besoin d'eux pour nous soutenir", a-t-il déclaré.
L'atelier a rassemblé des représentants des groupes de victimes de la province du Sud-Kivu et de l'Ituri. Il a permis d'identifier des opportunités de collaboration entre les différents groupes, renforçant ainsi leur capacité à faire entendre leur voix commune.
Un communiqué de presse a sanctionné cette activité pour officialiser les résultats de cet atelier historique. Il annonce la mise en place d'un groupe de travail national chargé de coordonner le travail d'accompagnement des victimes dans les processus de justice transitionnelle en RDC. Cette initiative vise également à assurer l'adhésion d'autres groupes de victimes qui n'ont pas pu participer à l'atelier.
La coalition nationale des groupes de victimes de la RDC, née de ce processus de justice transitionnelle, s'étendra à toutes les provinces du pays, en mettant l'accent sur celles qui ont été particulièrement touchées et qui bénéficient du soutien des organisations partenaires du programme Just Future.
Le but ultime de cette coalition est de mener ensemble une série de plaidoyers et de lobbying pour la mise en œuvre des droits des victimes de la RDC, en particulier dans les provinces du Sud-Kivu et de l'Ituri. En unissant leurs forces, ces groupes de victimes aspirent à faire avancer la justice transitionnelle et à garantir que les voix des victimes soient entendues et prises en compte dans les processus de reconstruction et de réconciliation du pays.