Par Prehoub Urprus
L’ONG MSF -Médecins Sans Frontières- dénonce une situation sécuritaire de plus en plus alarmante dans l’Est de la RDC -République démocratique du Congo-, après la mort par balle, le 18 avril dernier, d’un de ses employés à son domicile de Masisi, au Nord-Kivu, abattu par un homme armé en uniforme.
Il s’agit du deuxième meurtre d’un agent MSF à Masisi en moins de deux mois, et du troisième dans la région depuis le début de l’année 2025.
"Nous condamnons fermement cet acte terrible", a réagi Lampaert Emmanuel, représentant de MSF en RDC, qui y voit une nouvelle illustration de la détérioration massive de la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. L’organisation humanitaire, présente depuis plusieurs années dans ces zones de conflit, déplore que ses équipes soient devenues non seulement témoins, mais aussi victimes d’attaques visant les civils, les humanitaires et les structures médicales.
Selon Mathilde Guého, cheffe des programmes MSF au Nord-Kivu, "même loin des lignes de front, l’insécurité est partout". Elle souligne que, au-delà de la violence des affrontements, une criminalité croissante menace les vies humaines au quotidien, rendant les interventions médicales de plus en plus périlleuses.
Face à cette accumulation de violences, MSF exhorte les autorités à renforcer le contrôle sur les porteurs d’armes, à assurer sans délai la protection des civils et du personnel humanitaire, et à mettre fin aux exactions documentées sur le terrain. L’organisation appelle toutes les parties impliquées dans le conflit [M23-AFC, Wazalendo, FARDC] à respecter leur obligation de protéger les civils conformément au droit international humanitaire.
Alors que la crise sécuritaire ne cesse de s’aggraver, la voix de MSF se joint à celle de nombreuses organisations réclamant une action urgente pour préserver ce qui reste d’espace humanitaire dans l’Est du Congo.