Par la Rédaction
Les épreuves de l’ENAFEP (Examen National de Fin d'Études Primaires) se sont tenues ce mardi 1er juillet 2025 sur toute l’étendue du territoire national. À Masisi, dans la province du Nord-Kivu, les examens se sont déroulés dans un climat de calme apparent, malgré les stigmates encore vifs d’un récent affrontement armé.
Dans la nuit du 29 au 30 juin, des combats meurtriers ont opposé les Wazalendo du groupe APCLS aux rebelles du M23-AFC dans le quartier Birere à Nyabiondo centre, à environ 22 km au nord-ouest de Masisi-centre. Le bilan humain est lourd : 11 personnes ont été directement touchées, dont une élève tuée par balle et plusieurs déplacés récemment retournés blessés. Cinq civils accusés de collaboration avec les Wazalendo ont également été exécutés puis jetés dans la rivière Loashi après avoir été retenus dans un cachot souterrain par le M23.
Les blessés ont été évacués vers le centre de santé de référence de Nyabiondo, soutenu par Médecins Sans Frontières. Cette nouvelle flambée de violence a ravivé la peur au sein des populations civiles, déjà éprouvées par plusieurs cas de violations des droits humains enregistrés au cours du mois de juin. Des familles craignent à nouveau pour leur sécurité, certaines étant accusées à tort ou à raison d’entretenir des liens avec l’un ou l’autre camp armé.
Il est important de noter que la situation sécuritaire dans la région de Masisi reste préoccupante en raison des affrontements répétés entre les groupes armés, notamment entre les Wazalendo et les rebelles du M23. Rien qu’en avril, plus de 77 000 personnes avaient fui les combats dans le territoire de Masisi.
Malgré tout, plus de 150 000 candidats ont passé l’ENAFEP dans un contexte de tension sécuritaire, et certaines écoles ont même été délocalisées pour garantir la sécurité des élèves.