Guerre dans l’est de la RDC : Human Rights Watch révèle une hausse spectaculaire de tombes militaires à Kigali depuis l’offensive du M23-AFC 

Par Prosper Buhuru 

Human Rights Watch affirme que le cimetière militaire de Kanombe, à Kigali, a connu une augmentation sans précédent du nombre de nouvelles tombes depuis l’offensive menée en janvier 2025, par le M23-AFC et l’Armée rwandaise sur Goma et Bukavu, à l’Est de la République démocratique du Congo.

L’organisation internationale s’appuie sur une analyse d’images satellites de haute résolution, prises à quatorze reprises entre janvier 2017 et juillet 2025. Elle constate que le rythme des inhumations, auparavant limité à moins de deux nouvelles tombes par semaine jusqu’en 2021, est passé progressivement à une moyenne de six à partir de 2022, après la résurgence du M23-AFC. Le pic est atteint entre décembre 2024 et avril 2025, période correspondant aux violents combats autour de Goma : jusqu’à vingt-deux nouvelles tombes par semaine sont alors recensées.

Au total, Human Rigts Watch a dénombré 1.171 nouvelles tombes entre janvier 2022 et juillet 2025, dont près de la moitié durant les seuls sept derniers mois, marqués par l’occupation de Goma et l’avancée du M23-AFC vers Bukavu. Ces chiffres contrastent avec les données officielles disponibles, qui ne font état que d’une poignée de décès de militaires rwandais en opérations extérieures.

Pour Human Rights Watch, l’ampleur de ces inhumations, concentrées dans des zones récemment dégagées du cimetière et reliées par de nouvelles routes, illustre la gravité des pertes subies par le Rwanda. L’organisation rappelle qu’en juin dernier, elle avait conclu que Kigali exerce un contrôle effectif sur le M23-AFC et qu’il doit être considéré comme une puissance occupante au regard du droit international humanitaire. À ce titre, le Rwanda serait juridiquement responsable des exactions commises par ce mouvement armé.

Kigali continue de nier tout soutien direct au M23-AFC, mais Human Rights Watch affirme que ses forces ont appuyé les combattants du mouvement dans la commission de crimes de guerre. L’organisation exhorte le Rwanda à mettre immédiatement fin à toute assistance militaire à ces opérations.