![Quelques représentants des défenseurs des droits humains du Nord et Sud-Kivu-Kivu en déplacement à Kinshasa [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-10/IMG-20251007-WA0339.jpg?itok=5_5DpOLr)
Par Prosper Buhuru
Les acteurs de la société civile en provenance des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu durement touchés par la guerre du M23-AFC et le Rwanda ont exprimé, ce mardi 07 octobre 2025, leur indignation face à ce qu’ils qualifient d’abandon par les autorités nationales, malgré leur rôle crucial dans la quête d’une paix durable. Réunis au sein de la Task Force de la Société civile forces vives, ces acteurs dénoncent notamment une mauvaise gestion présumée des fonds destinés à leur assistance.
Dans une déclaration rendue publique, à Kinshasa, ils affirment que le Ministère des Droits humains aurait reçu une enveloppe de 4 millions de dollars américains destinée à soutenir les défenseurs des droits humains, mais que ces fonds seraient utilisés à d’autres fins. Selon eux, le ministère chercherait à justifier cette somme par l’organisation d’un "simulacre de Forum des 500 DDH à Kinshasa", une initiative qu’ils qualifient "d’intolérable".
Les signataires rappellent que la loi n°23/027 du 15 juin 2023 relative à la protection et à la responsabilité du défenseur des droits humains garantit leur sécurité et leur accompagnement, au même titre que le Fonds national de réparation des victimes (FONAREV). Or, affirment-ils, ces mécanismes légaux demeurent largement inappliqués, laissant les acteurs de terrain livrés à eux-mêmes après plus de huit mois de crise.
"En tant que patriotes qui travaillent de manière héroïque, nous avons droit à la protection et au respect de la loi", indique la déclaration, tout en appelant le chef de l’État Félix Tshisekedi et la Première Ministre Judith Suminwa à la vigilance. Les acteurs estiment que la mauvaise utilisation des fonds alloués aux victimes ternit l’image du Gouvernement devant l’opinion nationale et internationale.
La Task Force de la Société civile forces vives annonce, par ailleurs, une action de plaidoyer au Ministère des Droits humains, ce mardi 8 octobre, à 9h, pour réclamer le paiement de leur assistance financière et dénoncer la non-exécution des engagements pris en leur faveur.
En conclusion, ces acteurs réaffirment leur détermination à poursuivre leur engagement jusqu’au recouvrement du droit à la paix, qu’ils estiment indissociable d’une justice réparatrice et d’une gestion transparente des fonds publics.