Par Denise Kyalwahi
La dépréciation du dollar américain sur le marché de la monnaie congolais semble impuissant devant le panier de la ménagère. Sur le terrain, les marchés de Mbujimayi semblent insensibles à cette nouvelle tendance, la revalorisation du franc congolais. Les consommateurs, eux, attendent toujours que cette baisse se traduise dans leurs paniers.
Ce mardi 14 octobre, les cambistes de la ville diamantifère affichent un taux oscillant entre 1 USD = 2 400 à 2 500 FC, tandis que le dollar s’achetait à 2 500 FC. Un recul notable par rapport aux semaines précédentes, qui aurait dû se refléter sur le coût des produits de première nécessité.
Pourtant, sur les étals du marché ex-Simis (Wetrafa), la réalité est tout autre : les prix demeurent quasiment inchangés. Les commerçants expliquent ce décalage par la nécessité d’écouler les anciens stocks, achetés à un taux plus élevé.
« Nous ne pouvons pas baisser les prix du jour au lendemain, sinon nous vendons à perte », confie une vendeuse d’huile de palme.
Malgré la résistance générale, quelques produits affichent une légère détente ; notamment, le bidon de 25 litres d'Huile végétale vendu à 140.000 FC se négocie désormais à 135 000 FC. Tandis qu'un verre de sucre jadis vendu à 900Fc, coûte à ce jour, 750Fc. Une tendance qui du reste, est en dessous de la moyenne pour tenter impacter les ménages.
Pour de nombreux habitants, cette inertie alimente le sentiment d’injustice. Alors que le franc congolais se renforce, les prix stagnent, voire augmentent dans certains cas.
Les causes évoquées vont de la spéculation à l’absence de mécanisme de régulation des prix, en passant par la lenteur d’adaptation des commerçants aux variations du taux de change.
« Quand le dollar monte, les prix grimpent immédiatement. Mais quand il baisse, personne ne bouge », déplore un consommateur sur place.
Les habitants de Mbujimayi espèrent une intervention des autorités locales et économiques pour contraindre les commerçants à répercuter la baisse du dollar sur les prix.
En attendant, la résistance des marchés face à la dépréciation du billet vert continue d’alimenter le débat sur la régulation du commerce en RDC.