Par Gratis Makabi
Le Secrétaire général de la CENCO -Conférence épiscopale nationale du Congo- s'est exprimé, au nom de l'église catholique, lors de la 5ème journée des États généraux de la Justice, ce lundi 11 novembre 2024, au Centre financier de Kinshasa.
Intervenant sur la thématique :"La Justice est malade, et quelle thérapie pour la guérir ?" le porte-parole de la CENCO fait savoir que l'actuelle Constitution de la RDC -République démocratique du Congo- est un pacte républicain, et que si les textes qui s'y trouvent étaient appliqués, le pays ne serait pas dans une situation chaotique.
"Ça serait irresponsable d’aller dans le sens du changement de la Constitution qui implique le référendum. Aujourd’hui, on a besoin de beaucoup d’argent pour améliorer les conditions sociales de la population. Or, qui dit référendum dit élection. L'élection, c’est beaucoup d’argent. Est-ce qu’on peut vraiment se le permettre ? Le problème, c’est l’opportunité.
La Constitution que nous avons est un pacte républicain, qui a résolu un grand problème de sécurité dans notre pays. Voilà pourquoi, les évêques ont conseillé au Chef de l’Etat d’examiner tous les aspects, y compris la sécurité. Les textes qu’on dispose aujourd’hui s’ils étaient appliqués, le pays ne serait pas dans cette situation[…] Le grand problème de la maladie de cette Justice, c’est aussi des moyens. La gouvernance dans notre pays n’a pas réussi à mettre le peuple congolais au centre de leur préoccupation", a expliqué le porte-parole de la CENCO.
Et Monseigneur Donatien Nshole de poursuivre : "La grande responsabilité de l’église dans cette situation, c’est de moraliser les politiques congolais. Les églises sont là pour accompagner, et non pour s’opposer contre les dirigeants. Et l’accompagnement de l’église, c’est aider les dirigeants à gouverner de façon à ce que les citoyens qui sont les brebis pour les pasteurs vivent dignement. Quand l’église s’engage pour la bonne gouvernance de ce pays, elle ne fait pas de la politique; mais elle accompagne l’Etat à bien diriger le pays".
Pour rappel, les assises des États généraux prendront fin le 13 novembre prochain, au Palais du peuple. Elles sont organisées en trois phases. La première a consisté à l'évaluation des États généraux de 2015, déroulés à Zongo, au Kongo-central; la deuxième constitue la particularité de ces États généraux, ce sont les consultations populaires; et la troisième sont des assises proprement dites.