Affaire Bukangalonzo : Matata Ponyo défie la Cour constitutionnelle «au nom de la loi !»

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Augustin Matata Ponyo, Premier ministre de la RDC entre 2012 et 2016
Augustin Matata Ponyo, Premier ministre de la RDC entre 2012 et 2016

Par Prehoub Urprus

Nouveau rebondissement dans le dossier judiciaire visant l'ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon. Dans une correspondance officielle adressée, ce 21 avril 2025, au Président de la Cour constitutionnelle, également Président du Conseil supérieur de la magistrature, le député national évoque la protection de ses immunités parlementaires, pour justifier l'arrêt de sa comparution dans le cadre de la cause R.P.0002, qui l'oppose au Ministère public.

Matata Ponyo se fonde sur la décision de la plénière de l’Assemblée nationale, du 17 avril, laquelle a jugé les poursuites en cours comme étant "inconstitutionnelles, irrégulières et violant le Règlement intérieur." Selon l’ancien chef du Gouvernement, la Chambre basse du Parlement a rappelé qu'elle est la seule institution qui détient le pouvoir de statuer sur la levée ou non des immunités d’un député.

Il affirme donc se conformer à la position de l'institution parlementaire à laquelle il appartient, en suspendant toute comparution devant la Cour dans ce dossier, jusqu’à ce que la procédure respecte les normes constitutionnelles.

Cette prise de position soulève des questions cruciales sur les rapports entre les pouvoirs législatif et judiciaire. En RDC, les immunités parlementaires sont garanties par la Constitution, mais leur interprétation face à des procédures pénales contre de hauts responsables reste sujette à controverse.

La démarche de Matata Ponyo, qui joint à sa lettre un support électronique contenant la décision de l’Assemblée, marque un tournant dans un dossier suivi de près par l’opinion et les milieux juridiques.

Ce blocage intervient alors que Matata Ponyo reste une figure influente sur la scène politique, avec des ambitions présidentielles affirmées lors des précédents scrutins. En dénonçant des poursuites à caractère politique et en évoquant ses droits constitutionnels, il relance le débat sur l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs en RDC.

La Cour constitutionnelle devra, désormais, se prononcer sur la recevabilité de la procédure, en tenant compte de la position officielle du Parlement, tout en préservant sa crédibilité institutionnelle.

Mardi 22 avril 2025 - 07:33