Par Gloire Balolage
La Haute Cour militaire de Kinshasa a prononcé lundi l’acquittement de deux prévenus, Papy Pungu Lwamba et Christian Numbi Nkulu, initialement condamnés en première instance pour participation à un mouvement insurrectionnel.
La juridiction supérieure a estimé que les faits reprochés n’étaient pas établis et a jugé l’appel du ministère public « recevable mais non fondé ».
Le général de brigade magistrat Jean Paulin Ntshayikolo, président de la Haute Cour militaire, a justifié cette décision en déclarant qu'aucun élément concret n’a été présenté comme preuve contre lesdits prévenus. Il a souligné que l’accusation n’a pas été en mesure de démontrer une quelconque implication des deux hommes dans les faits allégués, notamment une prétendue communication avec le général déserteur John Numbi et un soutien financier au mouvement rebelle M23.
En première instance, le ministère public avait requis cinq mois de prison avec de larges circonstances atténuantes.
Le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe avait reconnu l’existence d’un doute substantiel en raison du manque de preuves. Cependant, lors du procès en appel, l’accusation a radicalement modifié sa position, sollicitant cette fois vingt ans de réclusion. Une démarche qualifiée d’« anormale » par le juge Ntshayikolo, qui a pointé l’incohérence de cette évolution.
L’affaire, qui a retenu l’attention en raison de la gravité des charges initiales participation à un mouvement insurrectionnel et lien présumé avec un haut responsable militaire en fuite se conclut ainsi par une décision de justice rappelant les exigences de rigueur et de preuve dans les procédures judiciaires, y compris dans les affaires les plus sensibles sur le plan sécuritaire.