![La ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaiba [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-07/IMG-20250731-WA0031.jpg?itok=aMPnADYb)
Par Gloire Balolage
À l’approche de la 30e Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP30), prévue du 10 au 21 novembre à Belém, au Brésil, la RDC -République démocratique du Congo- entend faire entendre sa voix dans les négociations climatiques.
Ce Jeudi, au centre culturel de Kinshasa, la ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaiba, a dévoilé la feuille de route officielle de la participation congolaise, en mettant l’accent sur une proposition phare : le PSE -Paiement pour services environnementaux-.
Présentée comme un complément au marché carbone, cette initiative repose sur un principe simple : récompenser financièrement les communautés qui protègent activement leur environnement, même en l'absence de menaces immédiates comme la déforestation. Une approche préventive et inclusive, qui pourrait transformer la manière dont les écosystèmes sont valorisés à l’échelle mondiale.
«Le marché carbone cible les zones en danger, où l’intervention est urgente. Le PSE, lui, permet d’agir en amont, dans les zones encore intactes. Il s’agit de soutenir les populations qui adoptent des comportements écologiques au quotidien», a expliqué Eve Bazaiba.
Le mécanisme envisagé permettrait, par exemple, de financer des activités locales de reboisement, de conservation des rivières ou encore d’entretien des sols. En contrepartie, les communautés bénéficiaires recevraient une compensation financière directe et traçable, fondée sur des indicateurs précis : fréquence des efforts, pratiques durables, impact mesurable sur les écosystèmes.
Au-delà de l’argument écologique, la ministre d’État souligne également l’enjeu social du PSE : injecter des ressources financières au niveau local, tout en consolidant un comportement citoyen envers l’environnement. «Le versement en cash simplifie les calculs, le contrôle et la transparence des paiements. C’est un moyen efficace de faire de la protection de l’environnement une activité économiquement viable pour les communautés rurales», a-t-elle précisé.
Avec ses vastes forêts tropicales, les deuxièmes au monde après l’Amazonie, la RDC ambitionne de réorienter les débats climatiques vers la préservation des zones encore épargnées. Elle entend également rappeler que les efforts des pays forestiers doivent être reconnus non seulement lorsqu’ils agissent face à l’urgence, mais aussi lorsqu’ils préviennent les dégradations futures.
En s’appuyant sur le PSE, Kinshasa espère peser davantage dans les discussions internationales et obtenir des mécanismes de financement équitables et adaptés à sa réalité écologique. La COP30 sera, à cet égard, un test important de la capacité de la communauté internationale à élargir sa vision de la justice climatique.