
Par la Rédaction
Des dizaines de civils congolais, parmi lesquels des cadres étatiques, députés, journalistes, membres de la société civile et défenseurs des droits humains, réfugiés depuis cinq mois, dans les installations de la Monusco à Goma, ont été reçus ce samedi par Madame Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo.
La rencontre a eu lieu au sein de la base logistique de la MONUSCO RVA, transformée en site de protection civile depuis la montée des tensions, suite àla guerre du M23-AFC. Les déplacés ont salué l’accueil de la mission onusienne, tout en exprimant leur préoccupation majeure : leur évacuation vers des zones sécurisées contrôlées par les Forces armées de la RDC.
"Nous vous remercions pour votre hospitalité et la sécurité que vous nous offrez, mais nous souhaitons maintenant être évacués", ont-ils plaidé.
Bintou Keita a répondu en affichant sa solidarité avec les personnes déplacées, victimes des menaces persistantes liées à la présence des éléments de l’armée rwandaise et de leurs alliés du M23-AFC.
"Je compatis avec vous. Ce que vous vivez ici est le symbole de la résilience congolaise", a-t-elle déclaré, avant de revenir sur les raisons de sa visite à Goma : rencontrer le personnel de la Monusco, dialoguer avec les civils sous protection, et échanger avec les responsables du M23-AFC sur la mise en œuvre du mandat onusien, notamment la protection des civils et le maintien de la paix.
Elle a souligné qu’un plaidoyer est en cours pour rouvrir l’aéroport de Goma, fermé pour des raisons stratégiques de sécurité, mais vital pour les opérations humanitaires. Elle a également affirmé avoir abordé avec les responsables du M23-AFC la situation des civils réfugiés dans la base de la Monusco, appelant à une évacuation encadrée vers des zones neutres.
Cependant, elle a tenu à tempérer les attentes : "La question de votre évacuation est un processus en cours. Dès que le compromis sera trouvé, vous en serez informés", a-t-elle assuré.
Réagissant à une question sur la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exige notamment la cessation des hostilités et le retrait immédiat de l’Armée rwandaise, Bintou Keita a souligné la complexité du contexte congolais.
"Le contexte de la RDC est tellement particulier. Ce que j’ai appris ici, c’est qu’il faut beaucoup de patience. Des décisions peuvent être adoptées, mais leur mise en œuvre dépend de multiples facteurs », a-t-elle confié.
Cette visite de terrain intervient alors que la situation sécuritaire reste tendue dans plusieurs localités de l’est de la RDC, et que les appels à la protection et à l’assistance humanitaire se multiplient.