![Le ministre du Budget Aimé Boji [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-06/IMG-20250610-WA0002.jpg?itok=BzTwfPEv)
Par Gloire Balolage
Les députés nationaux ont adopté un budget rectificatif pour l’année 2025, marqué par une réduction de 1,7 % par rapport aux prévisions initiales. Une décision largement dictée par les conséquences de la guerre dans l’est du pays, où les affrontements avec le groupe armé M23/AFC, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, pèsent lourdement sur les finances publiques.
Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans l’est du pays, le gouvernement congolais revoit ses ambitions à la baisse. Le Sénat doit encore entériner le texte, avant la fin de la session parlementaire, prévue le 15 juin.
Le budget 2025 est ainsi réévalué à 50 692 milliards de francs congolais, contre 51 553 milliards prévus initialement, selon un rapport de la Commission économique, financière et de contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. En parallèle, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a été auditionné le 9 juin par le Sénat, qui doit, désormais, se prononcer sur le texte.
La révision budgétaire s’explique principalement par une baisse des recettes de l’État. Le rapport parlementaire évoque un manque à gagner de plus de 2 000 milliards de francs congolais, soit environ 700 millions de dollars, attribué aux pertes de contrôle territorial et aux perturbations économiques dans les zones affectées par le conflit. Les dépenses sécuritaires, elles, grimpent à 2 % du PIB -produit intérieur brut-, reflet de l’effort de guerre engagé par Kinshasa.
Pour équilibrer ce nouveau budget, plusieurs mesures d’austérité ont été décidées. Parmi elles, une réduction de 30 % des budgets de fonctionnement des cabinets ministériels et des institutions, la diminution de certaines rémunérations de hauts responsables, ainsi que la suspension de missions officielles à l’étranger.
Si ce budget rectifié a été validé par l’Assemblée nationale, le processus législatif est loin d’être terminé. Le texte doit encore être examiné et voté par le Sénat. Le Gouvernement espère faire passer ce texte à temps, pour adapter ses priorités budgétaires à la réalité du terrain.