
Par Patrick Kitoko
La ville de Kinshasa franchit une étape décisive vers une gestion plus rigoureuse et transparente de ses finances publiques. Dans le cadre de la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et suivant les orientations de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, le Vice-premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, a donné son aval pour accompagner techniquement la capitale congolaise dans la mise en place d’un cadre budgétaire conforme aux standards nationaux.
L’annonce a été faite ce mercredi 1er octobre 2025 par Jésus-Noël Sheke, ministre provincial du Budget, Plan, Emploi et Tourisme, à l’issue d’une audience au Centre financier de Kinshasa avec le VPM du Budget, Adolphe Muzito, et le vice-ministre Élysé Bokumwana.
“ Nous sommes venus solliciter un accompagnement technique de Son Excellence et des services de son ministère, pour permettre à la ville de Kinshasa de se doter d’un cadre budgétaire normalisé ”, a déclaré Jésus-Noël Sheke.
Il a souligné que, depuis le lancement de la décentralisation en 2008, les provinces peinent encore à structurer leur gestion budgétaire selon les normes nationales. Ce soutien du gouvernement central marque donc une avancée majeure dans le processus de réforme des finances publiques locales.
Une implication directe du ministère du Budget
Le ministre provincial s’est réjoui de l’engagement ferme du Vice-premier ministre Muzito à impliquer les services techniques de son ministère dans cette réforme, traduisant ainsi la volonté politique du gouvernement central de moderniser la gouvernance financière des entités décentralisées.
“ Nous sommes heureux d’annoncer aux Kinois que le Vice-premier ministre a accepté d’impliquer les services du Budget pour accompagner techniquement la ville ”, a-t-il ajouté.
Kinshasa plaide pour une rétrocession régulière et suffisante
Au-delà de la normalisation du cadre budgétaire, la rencontre a permis d’aborder des questions cruciales liées au financement de la ville. Le ministre provincial a notamment plaidé pour la régularité des rétrocessions, rappelant que Kinshasa, qui abrite près de 20 % de la population congolaise, mérite une attention particulière.
“ Nous avons sollicité des assurances sur l’enveloppe retenue pour la ville de Kinshasa dans le budget 2026, et plaidé pour la régularité de la rétrocession, surtout que Kinshasa a un statut spécial ”, a-t-il insisté.
Il a également indiqué que la capitale a besoin de 45 millions de dollars par mois pour assurer l’assainissement, la collecte et l’entreposage des déchets, ainsi que la mobilité urbaine. Une enveloppe qui, selon lui, doit être revue à la hausse pour répondre efficacement aux besoins croissants de la métropole.
Dans la même dynamique de modernisation, Jésus-Noël Sheke a annoncé une demande de financement supplémentaire de 98 millions de dollars, destinée à couvrir la première phase du plan de numérisation de la gestion publique de la ville. Cette réforme vise à améliorer la traçabilité, la transparence et le contrôle des finances publiques locales.
Un cadre budgétaire normalisé permet aux institutions publiques de planifier, exécuter et contrôler leurs finances selon des règles uniformisées. Il garantit une meilleure prévision des recettes, une hiérarchisation des dépenses, des mécanismes de contrôle efficaces et une obligation de reddition des comptes, dans un souci de transparence et de soutenabilité.
Avec le soutien du gouvernement central, Kinshasa s’engage désormais dans un processus de réforme ambitieux qui pourrait faire école dans d’autres provinces du pays.