RDC : Bientôt Joseph Kabila va parler dans un contexte de guerre à l’Est et de rumeurs sur sa présence à Goma !

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Joseph Kabila [Photo d'illustration]

Par Prehoub Urprus

Joseph Kabila, ancien président de la RDC -République démocratique du Congo-, s’apprête à sortir de son mutisme. C’est sa conseillère particulière, Barbara Nzimbi, qui a révélé l’information, ce samedi 19 avril 2025, précisant sur son compte X que le Président honoraire "va s’adresser à la Nation, afin de fixer l’opinion", dans les prochaines heures ou jours. Une déclaration laconique, mais qui résonne comme une onde de choc dans un contexte où la voix de l’ex- chef de l’État s’est faite rare depuis la passation de pouvoir en 2019.

Ce retour annoncé intervient à un moment particulièrement tendu pour la RDC. Alors que les fronts diplomatiques et militaires s’activent face à ce que Kinshasa qualifie de "guerre d’agression rwandaise" à l’est du pays, notamment dans les territoires occupés par les éléments du M23-AFC, la prise de parole de Kabila pourrait avoir une portée bien au-delà du seul registre politique.

Des sources non officielles évoquent la présence présumée de l’ancien Président à Goma, capitale du Nord-Kivu, aujourd’hui encerclée, et en partie coupée du reste du pays par l’avancée des éléments armés. Si cette présence se confirme, elle ajouterait une dimension symbolique forte à son discours à venir. Se montrer dans une région occupée, alors que l’Armée nationale et les groupes locaux tentent de contenir la progression ennemie, pourrait être perçu soit comme un acte de proximité avec les populations sinistrées, soit comme une manœuvre politique dans une zone sous tension.

Dans les cercles d’analyse, les interrogations fusent : Kabila va-t-il se prononcer sur la crise sécuritaire ? Va-t-il dénoncer ou, au contraire, garder une neutralité stratégique sur la guerre en cours ? Quelle lecture fera-t-il de la gestion actuelle du pouvoir face à l’occupation du Nord et Sud-Kivu? Les Congolais attendent des réponses claires, alors que la douleur des populations déplacées et les frustrations contre l’inefficacité des mécanismes de protection montent.

Son discours pourrait aussi être l’occasion pour l’ancien Président de clarifier sa position face à la multiplication des accusations informelles qui lient certains anciens caciques du régime à des dynamiques opaques dans les zones sous occupation. Dans un pays où la mémoire collective reste marquée par plus de deux décennies de conflit à l’Est, la parole de Joseph Kabila est attendue à la fois avec espoir, prudence et scepticisme.

Qu’il s’agisse d’un message d’unité, d’un repositionnement politique, ou d’un plaidoyer pour la souveraineté, sa sortie médiatique ne manquera pas de secouer la scène politique nationale. Et dans l’Est meurtri, elle sera scrutée avec attention, tant par les victimes que par les forces en présence.

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Samedi 19 avril 2025 - 14:09