![Les ministres affaires étrangères de la RDC et du Rwanda autour du secrétaire d'état Américain Marco Rubio à Washington [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-10/IMG-20251021-WA0017.jpg?itok=z0bZUiDj)
Par Gloire Balolage
Dans le cadre du mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, les délégations de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda entament ce mardi 21 octobre 2025, une nouvelle session de discussions à Washington.
Cette troisième rencontre, prévue sur deux jours, vise à faire progresser la mise en œuvre de l’accord de paix signé entre les deux pays le 27 juin dernier, sous l’égide des États-Unis.
Lors de la signature de cet accord historique en juin, le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait chaleureusement serré la main du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, sous le regard approbateur de son homologue congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner. Un geste salué comme une avancée diplomatique majeure, dans une région marquée par des décennies de tensions.
Mais au-delà des poignées de main et des engagements de principe, cette troisième session du Mécanisme conjoint devra démontrer que la dynamique enclenchée peut se traduire par des actions concrètes. Les précédentes discussions, tenues les 17 et 18 septembre, avaient permis d’adopter un cadre opérationnel baptisé « Conops » un concept d’opérations définissant les étapes tactiques à suivre, notamment sur le plan militaire.
Ce document marque un tournant, puisqu’il prévoit le lancement effectif d’opérations contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), présent sur le sol congolais depuis plusieurs années. À la suite de cette décision, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont adressé un message clair aux FDLR, les enjoignant à se rendre, soit aux autorités congolaises, soit à la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco).
La rencontre de Washington constitue donc une étape cruciale : elle doit permettre d’évaluer les premières retombées de l’entrée en vigueur du Conops, annoncée pour le 1er octobre, et de renforcer la coopération bilatérale dans un contexte toujours fragile. Les attentes sont élevées, mais les obstacles restent nombreux, tant sur le plan militaire que politique.
À l'heure où les espoirs de paix renaissent timidement dans la région des Grands Lacs, ces deux journées de dialogue seront scrutées de près par les observateurs internationaux, soucieux de voir si Kinshasa et Kigali peuvent enfin tourner la page d’une rivalité historique aux lourdes conséquences humaines et sécuritaires.