Par Rédaction
L’organisation Journaliste en danger (JED) a reçu, ce mardi 28 octobre 2025, à Stockholm (Suède), le Prix de la liberté de la presse 2025, décerné par Reporter sans frontières (RSF).
Cette distinction internationale traduit l’engagement constant de JED dans la défense de la liberté d’expression et la protection des journalistes, particulièrement en République démocratique du Congo (RDC) où les atteintes à la presse demeurent fréquentes.
Le secrétaire général de JED, Tshivis Tshivuadi, a reçu le prix lors d’une cérémonie organisée au Théâtre national de Suède.
Dans son allocution, il a dédié cette récompense à tous les journalistes congolais qui exercent leur métier dans des conditions souvent précaires et périlleuses. Il a aussi lancé un appel pressant aux dirigeants du monde, les invitant à s’impliquer dans la recherche d’une solution durable au conflit meurtrier qui ravage l’est du pays depuis plus de trois décennies.
« Ce prix revient à tous ceux qui, malgré les menaces, continuent d’informer au péril de leur vie », a rapporté le journaliste Tuver Wundi, membre de la délégation de JED présente à Stockholm.
Selon RSF, la situation des médias dans l’est de la RDC s’est dramatiquement détériorée depuis la résurgence du mouvement M23-AFC en novembre 2021. Rien qu’en 2024, plus d’une cinquantaine d’attaques contre des journalistes et des rédactions ont été recensées dans le Nord-Kivu. Ces violences prennent la forme de menaces, agressions, enlèvements et pillages de médias, poussant de nombreux professionnels à fuir leur lieu de travail ou leur domicile.
Face à cette recrudescence d’attaques, RSF affirme avoir répondu à 40 demandes d’aide, apportant un soutien d’urgence d’un montant total de 47 000 euros pour la réinstallation et la mise en sécurité des journalistes visés. Au total, 32 journalistes ont été relogés dans d’autres régions du pays et huit ont trouvé refuge dans des États voisins.
Les radios communautaires, essentielles à l’accès à l’information locale, figurent parmi les principales victimes. Entre janvier 2024 et janvier 2025, 26 stations ont été pillardées ou contraintes de fermer, dont une dizaine directement attaquées par des membres du M23, selon les données de RSF.
Pour JED, cette reconnaissance internationale consacre plus de deux décennies de lutte acharnée en faveur d’une presse libre et indépendante en RDC. Mais elle rappelle aussi l’urgence d’agir pour protéger celles et ceux qui, sur le terrain, continuent de faire vivre le droit à l’information, parfois au prix de leur vie.