Par Prosper Buhuru
Le président de la CNDH -Commission Nationale des Droits de l’Homme- de la République démocratique du Congo, Paul Nsapu, a appelé, jeudi 23 octobre à Moscou, à la création d’un réseau international d’échange d’expériences sur les droits numériques. Il intervenait à une conférence mondiale consacrée à la protection des droits humains à l’ère de la numérisation.
Saluant l’initiative du Médiateur des droits de l’homme de Moscou, Paul Nsapu a insisté sur la nécessité d’une solidarité numérique mondiale, capable de réduire les inégalités et d’assurer que la technologie reste "au service de l’humain et non l’inverse".
Selon lui, la révolution numérique transforme en profondeur les sociétés, les économies et les institutions, tout en générant de nouveaux défis pour les droits fondamentaux. Il a cité parmi ces enjeux la protection des données personnelles, le respect de la vie privée, la lutte contre la désinformation et la cybercriminalité, ainsi que la réduction de la fracture numérique entre les peuples et les générations.
En évoquant la situation de la RDC, Paul Nsapu a rappelé que le pays a franchi des étapes importantes avec la promulgation, en 2023, du Code du numérique et l’adoption d’une stratégie nationale de développement du numérique. Il a souligné que la numérisation progresse rapidement, tant dans l’administration publique que dans la participation citoyenne à travers les réseaux sociaux.
Cependant, le président de la CNDH a noté plusieurs défis persistants : la protection insuffisante des données, le risque de manipulation de l’information, et l’accès limité à Internet dans les zones rurales. Face à ces réalités, il a réaffirmé l’engagement de la CNDH à sensibiliser les citoyens, renforcer la législation sur la cybersécurité et promouvoir une inclusion numérique équitable.
"La numérisation ne crée pas de nouveaux droits, mais elle impose une relecture des droits existants", a-t-il rappelé, en référence au droit à la liberté d’expression, à la vie privée et à la participation citoyenne.
Paul Nsapu a conclu en réaffirmant la vision de la CNDH : faire du numérique un outil d’émancipation et de dignité pour tous, dans un esprit de coopération internationale.
"Notre avenir numérique doit être humain par essence et inclusif par conviction", a-t-il déclaré, reprenant les mots du Secrétaire général des Nations Unies.