![Martin Fayulu, Delly Sesanga et Moïse Katumbi [ Photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-02/IMG-20250224-WA0016.jpg?itok=cbuRpJXN)
Par Grevisse Tekilazaya
Plusieurs opposants emblématiques en RDC, dont Fayulu, Katumbi et Sesanga, n'ont pas attendu longtemps pour exprimer leur position contre l'idée du Gouvernement d'union nationale annoncé le week-end dernier par le chef de l'État, Félix Tshisekedi. Ils l'ont fait savoir via leurs lieutenants.
Lamuka, par le biais de Prince Epenge, considère l'idée du chef de l'État comme une insulte à la mémoire de toutes les victimes. D'après ce dernier, la crise actuelle fait appel à une solution durable, notamment, celle proposée par les évêques de la CENCO et de l'ECC.
«Le Congo connaît 3 crises majeures : la crise sécuritaire, qui est en train de déchirer le pays; la crise politique liée à l’illégitimité des institutions actuelles; et une crise sociale aiguë. Comment M. Félix Tshisekedi pense que ces 3 crises graves qui secouent le Congo peuvent être résolues par un simple débochage des opposants ?», s'interroge le président national de l'ADD Congo.
Prince Epenge estime, en l'espèce, qu'un «simple Gouvernement d'union nationale ne fera rien d'autre que consolider la gloire personnelle de M. Félix Tshisekedi. La coalition Lamuka a conscience que la voie à suivre aujourd'hui, c'est le dialogue prôné par les Églises catholique et protestante. C'est la solution, la seule d'ailleurs pour résoudre les 3 crises graves auxquelles fait face la RDC.»
Delly Sesanga accuse Félix Tshisekedi d'être le problème
Un autre son de cloche enregistré, c'est celui de Delly Sesanga, ancien député national. Ce dernier, par le truchement du Sursaut national, considère Félix Tshisekedi comme le vrai problème.
«Nous sommes en face d'un problème qui met en mal le tissu social et qui, éventuellement, pourrait hypothéquer l'avenir de la nation, et on pense vraiment aujourd'hui que la solution serait d'élargir ou d'ouvrir la porte du Gouvernement à l'opposition pour mettre fin à la guerre ?», se désole Alain Bolodjwa, du parti Levons-nous et Bâtissons.
Et de poursuivre : «Nous ne résoudrons pas le problème si nous n'avons pas compris ce qui n'a pas marché. Apparemment, dans la démarche de M. Félix Tshisekedi, il suffit d'offrir à l'opposition des postes pour que tout aille (mieux). Il ne se pose pas la question de ce qui n'a pas marché avec l'actuel Gouvernement mis sur pied, alors que nous étions déjà dans une situation de guerre.»
Et de conclure : «Nous sommes en réalité en face d'un fait qui nécessite beaucoup d'intelligence, et dont la réponse n'est certainement pas la mise en place d'un Gouvernement élargi à l'opposition. Une analyse profonde des raisons de l'échec conduirait (plutôt) au départ de M. Félix Tshisekedi.»
Katumbi pas concerné
Du côté de l'opposant congolais Moïse Katumbi, l'on reproche à Félix Tshisekedi de privilégier beaucoup plus son pouvoir.
«Alors que nous sommes préoccupés à sauver le Congo, lui est préoccupé à sauver uniquement son pouvoir issu d'une tricherie en récidive. Au lieu de faire face aux causes profondes de la crise, dont il est l'un de grands responsables, tant par son illégitimité avérée que par son incurie managériale, il pense qu'un réaménagement technique de son union sacrée, issue de la fraude et receleur du braquage électoral, tiendra lieu d'union nationale», assène-t-il.
«Une fois de plus, une piteuse réponse à une crise d'une rare gravité qui menace la survie de notre nation. Les mêmes genres de réponse qui lui ont fait préférer des mercenaires à la modernisation et au réarmement de nos troupes, les milices à la mobilisation d'une armée de métier nationale. Chaque fois qu'il s'est agi de faire face avec lucidité à la gravité de la situation, ce pouvoir de la fraude, à défaut de se rabattre sur les autres, se complaît dans le déni et les incantations», a conclu Hervé Diakese.