![Un groupe de soldats rwandais en plein exercice militaire [Photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-07/IMG-20250702-WA0024.jpg?itok=jFe7P_hU)
Par Patrick Kitoko
Le Rwanda maintient son pouvoir sur les rebelles du M23 dans leur entreprise belliqueuse dans la partie orientale de la RDC (République Démocratique du Congo). C'est ce que révèle un rapport confidentiel d'un groupe d'experts des Nations Unies, relayé par nos confrères de Reuters, qui confirme que le pays de Paul Kagame aurait fourni des formations aux nouvelles recrues de ce groupe rebelle ainsi qu'une dotation importante en équipement militaire, incluant des « systèmes de haute technologie capables de neutraliser les moyens aériens », afin de procurer à cette force négative « un avantage tactique décisif » sur les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo).
Du côté du Rwanda, les accusations sont catégoriquement niées, le gouvernement évoquant plutôt un agissement en état de légitime défense en raison de la présence des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) dans cette région.
Selon ces experts de l'ONU, le soutien militaire du Rwanda au M23 cache bien des enjeux. Il ne vise pas uniquement à répondre aux menaces des FDLR, mais également à la conquête de territoires supplémentaires.
« Ce rapport déforme les préoccupations sécuritaires de longue date du Rwanda liées à la menace persistante des FDLR et de ses groupes affiliés, ce qui nécessite une posture de défense dans nos zones frontalières », a déclaré à Reuters la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo.
Rappelons qu'en date du 27 juin 2025, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix sous l'égide de l'administration du Président des États-Unis, Donald Trump, qui a menacé, après la signature, d'imposer « des sanctions très sévères, financières et autres » en cas de violation de l'accord.
Les experts de l'ONU estiment qu'il y a plus ou moins 6 000 soldats rwandais actifs dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, ce qui démontre une violation flagrante et systématique d'un embargo sur les armes.
À noter que ces experts estiment entre 1 000 et 1 500 le nombre de soldats rwandais qui étaient actifs sur le territoire contrôlé par le M23 au moment de la rédaction de leur rapport, tandis que plusieurs milliers restaient le long de la frontière, prêts à être déployés.