
Par Prosper Buhuru
Figure majeure de la scène politique congolaise, Julien Paluku Kahongya revient sous les projecteurs avec la publication prochaine de son ouvrage "Julien Paluku, le parcours de 35 ans dans la sphère politique." Ce livre constitue le deuxième tome de son autobiographie, après "Le Nord-Kivu entre démocratie et guerres paru en 2016". L’ancien gouverneur du Nord-Kivu, actuel président du BUREC, y livre un témoignage personnel et politique qui couvre plus de trois décennies de son engagement au service de la RDC -République démocratique du Congo-.
Julien Paluku Kahongya rappelle qu’il a fait ses premiers pas dans l’arène politique à l’occasion de la Conférence nationale souveraine, au début des années 1990. Militant associatif et engagé dans les mouvements étudiants, il s’impose rapidement comme une voix de la jeunesse du Nord-Kivu. Ce tremplin lui ouvre les portes de la gestion urbaine, notamment à Butembo et à Goma, où il affine ses compétences administratives et politiques.
Son élection comme gouverneur du Nord-Kivu, en 2007, marque un tournant majeur. Dans le livre, "Paluku revient sur cette expérience complexe", marquée par des rébellions à répétition, des déplacements massifs de populations et une instabilité permanente. Il y détaille ses efforts pour maintenir la cohésion provinciale, engager des projets d’infrastructures et préserver une gouvernance locale malgré les crises sécuritaires.
L’ouvrage revient également sur son passage au Gouvernement central en tant que ministre de l’Industrie. Paluku y décrit les réformes qu’il a portées, notamment en matière de diversification économique, de relance industrielle et de promotion de la production locale. Il met en avant ses initiatives pour encourager la transformation des ressources naturelles, réduire la dépendance aux importations et renforcer la compétitivité congolaise.
Au-delà de son récit personnel, Julien Paluku Kahongya propose une analyse des défis de gouvernance auxquels la RDC est confrontée. Selon lui, la construction démocratique ne peut se consolider qu’avec une implication forte de la jeunesse et une meilleure répartition des ressources. Il insiste également sur la nécessité de bâtir un État résilient face aux guerres récurrentes, en renforçant la confiance entre dirigeants et citoyens.
Dans ce deuxième tome, Paluku ne cherche pas uniquement à défendre son bilan. Il propose un témoignage vivant, nourri de souvenirs, d’anecdotes et de réflexions critiques, qu’il adresse aussi bien aux chercheurs qu’aux acteurs politiques et à la jeunesse congolaise. L’ouvrage entend ainsi constituer une ressource pour comprendre les réalités complexes de la gouvernance congolaise et offrir une perspective historique sur les 35 dernières années.