Crise dans l’Est de la RDC : Judith Suminwa et l’ONU réaffirment leur engagement pour l’application urgente de la Résolution 2773 et le retour à la paix

Par Gloire Balolage 

Le retour de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo reste au cœur des priorités du gouvernement de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka. Mercredi, la cheffe de du gouvernement a reçu en audience une délégation des Nations Unies conduite par le Secrétaire général adjoint chargé des Opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, pour faire le point sur les efforts de stabilisation dans la région.

La rencontre tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement dont les Vice-premiers ministres de l’Intérieur et de la Défense, les ministres d’État du Plan et des Affaires étrangères, ainsi que les ministres des Droits humains et de la Communication, a permis de passer en revue les différentes initiatives de paix actuellement en cours, notamment les processus de Washington et de Doha.

 Jean-Pierre Lacroix a salué l’occasion d’évaluer l’état d’avancement des initiatives en faveur de la paix dans l’Est du pays. Il a évoqué l’implication de l’Union africaine, des organisations régionales africaines, ainsi que le rôle de la MONUSCO dans la mise en œuvre de ces démarches.

« C'était une occasion très importante de faire le point sur l'état des processus de paix de Washington et de Doha, l'implication de l'Union africaine, les organisations régionales africaines, et, bien sûr, le rôle des Nations Unies », a-t-il déclaré.

Au cœur des échanges, la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle à une cessation des hostilités et à la protection des civils, demeure un instrument crucial dans la recherche de la paix. Jean-Pierre Lacroix a exprimé l’engagement des Nations Unies à en assurer l’application, tout en constatant une aggravation de la situation sécuritaire sur le terrain.

« Nous constatons aujourd'hui que sur le terrain, la violence ne diminue pas. Elle a tendance à s'intensifier. (...) Nous devons redoubler d’efforts pour que des progrès concrets soient réalisés », a-t-il martelé, soulignant l’urgence d’un cessez-le-feu et de la mise en œuvre effective des engagements pris.

Il a aussi rappelé que la MONUSCO continue à jouer un rôle essentiel dans la protection des civils, malgré les défis logistiques et financiers. « Il y a des centaines de milliers de civils congolais qui sont protégés tous les jours (...) Il faut que nous soyons en mesure de faire davantage. »

Jean-Pierre Lacroix n’a pas manqué de soulever les difficultés financières croissantes auxquelles fait face l’ONU, en raison des retards ou défauts de paiement de certains États membres. Il a sollicité le soutien diplomatique de la RDC pour maintenir le financement des opérations de paix.

« Nous avons besoin du plaidoyer de la République démocratique du Congo (...) Cette crise de liquidité peut impacter directement la mise en œuvre des engagements et les efforts de paix. »

Face à la situation humanitaire dramatique dans les zones touchées par le conflit, le diplomate onusien a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour garantir l’accès humanitaire. « Nos collègues humanitaires et la MONUSCO font face à des restrictions d'accès aux populations en besoin. Tous les acteurs doivent se mobiliser pour garantir cette liberté de mouvement et les ressources nécessaires. »

Cette rencontre, il convient de le souligner, s'est soldée sur une note positive, marquée par la volonté partagée de renforcer la coopération entre la RDC et les Nations Unies. Le Secrétaire général adjoint s’est dit confiant dans le soutien du gouvernement Suminwa à la MONUSCO et aux efforts de paix en cours.