RDC : 1359 personnes désarmées des forces gouvernementales et leurs familles sont bien arrivées à Kinshasa avec l'appui du CICR

Par Gloire Balolage 

Le CICR -Comité international de la Croix-Rouge- a facilité, fin avril, le déplacement de 1359 personnes désarmées, anciennes membres des Forces Armées de la République démocratique du Congo et de la Police, et de leurs familles, jusqu'à Kinshasa. Ces civils et anciens combattants ont parcouru près de 2000 kilomètres et franchi des lignes de front pour rejoindre la capitale, dans le cadre d’une opération humanitaire complexe et délicate.

La mission, menée par le CICR, a nécessité de lourds efforts logistiques et humains. Selon Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma, la sécurité a été au cœur des préoccupations. «Il y a évidemment des enjeux sécuritaires. Il fallait négocier au préalable avec toutes les parties au conflit, obtenir des garanties pour les équipes qui traversaient plusieurs zones de contrôle, y compris une ligne de front», explique-t-elle. Cette opération a permis à plus de 1350 personnes de rejoindre Kinshasa en toute sécurité.

Pour mener à bien cette mission, le CICR a coordonné divers moyens de transport. En plus des convois routiers sécurisés, des avions et des hélicoptères de la MONUSCO -Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC- et des FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo- ont été mobilisés, pour acheminer les personnes concernées sur la distance.

Cette opération a été réalisée à la demande du ministère de la Défense et des Anciens combattants de la RDC, de la MONUSCO et du mouvement AFC-M23 -Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars-, dans le but de sécuriser et faciliter la réintégration des individus désarmés. Le CICR a veillé à ce que chaque personne impliquée ait donné son consentement libre et éclairé pour participer à cette opération humanitaire.

«Notre rôle est d'assurer le respect du droit international humanitaire et de protéger la dignité des personnes touchées par ce conflit. En tant qu’intermédiaire neutre, nous avons l’obligation de garantir la sécurité des déplacés tout au long du processus», précise Myriam Favier.

Le CICR continue de jouer un rôle crucial en RDC, où des conflits violents déstabilisent plusieurs régions, notamment le Nord-Kivu. L’organisation se tient prête à intervenir en tant qu’acteur neutre, pour favoriser le respect des droits humains et contribuer à la reconstruction du tissu social, en assurant la protection des populations vulnérables, même dans les contextes de violence extrême.

L’opération, bien qu’ayant fait face à des défis logistiques et sécuritaires, montre l'engagement continu du CICR, pour soutenir les populations déplacées, et pour promouvoir la paix et la réconciliation dans une région marquée par des décennies de conflit.

À travers cette opération et d’autres initiatives, le CICR poursuit ses efforts pour offrir une assistance humanitaire aux personnes affectées par la guerre, tout en soutenant les démarches pour un respect accru du droit humanitaire international.