![Jean-Marie Kabengela Ilunga, défenseur des droits de en RDC [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-03/IMG-20250314-WA0085.jpg?itok=BHh3baxW)
Par Prehoub Urprus
Dans une correspondance rendue publique ce vendredi 14 mars 2025, adressée aux plus hautes autorités du pays, Jean-Marie Kabengela Ilunga, défenseur des droits de l’homme, s’oppose fermement à la retransmission du procès des officiers généraux et supérieurs de l’Armée et de la Police nationale en RDC -République démocratique du Congo-.
S’appuyant sur l’article 27 de la Constitution, il interpelle notamment le Président de la République, la Première ministre, le Vice-premier ministre chargé de la Défense, le Conseil Spécial du Chef de l’État en matière de sécurité, ainsi que les autorités judiciaires militaires, afin de renoncer à ce projet de diffusion publique.
Dans sa lettre, Kabengela Ilunga souligne que la retransmission du procès pourrait compromettre la sécurité nationale, en exposant des informations sensibles sur le système de défense du pays. Il met en garde contre le fait que les officiers poursuivis, pour se défendre, pourraient révéler des détails stratégiques sur la guerre dans l’Est, les faiblesses de l’Armée, ainsi que les motifs de leurs actes présumés de lâcheté, de fuite devant l’ennemi, de désertion et de violation des consignes.
Selon lui, une retransmission de ces débats judiciaires offrirait aux ennemis de la République, notamment le Rwanda et ses alliés, un accès direct aux secrets militaires congolais, ce qui pourrait aggraver la situation sécuritaire du pays.
L’activiste rappelle que la justice militaire, étant une extension de la discipline militaire, doit être gérée avec prudence. Il estime que ce procès aurait dû être organisé à huis clos, pour éviter que des infiltrés ne profitent de l’audience publique, pour divulguer des informations sensibles.
Par ailleurs, il alerte sur les risques encourus par les magistrats militaires et leurs familles, qui pourraient devenir la cible de menaces et d’intimidations en raison de leur rôle dans l’administration de la justice.
Face à ces dangers, Kabengela Ilunga exhorte les autorités congolaises à renoncer à la retransmission du procès, soulignant qu’il en va de l’honneur de la République et de la protection du peuple congolais.
Son appel s’inscrit dans une démarche de vigilance quant à la gestion des affaires judiciaires touchant aux grands enjeux sécuritaires du pays, alors que la situation dans l’Est demeure particulièrement instable.