Négociations de Doha et Washington : quarante scientifiques dont Denis Mukwege alertent sur un potentiel bradage des ressources

Par Patrick Kitoko 

Dans une lettre ouverte au Président de la RDC -République démocratique du Congo-, une quarantaine de scientifiques, dont le Docteur Denis Mukwege, dénonce l'image qu'offrent actuellement les négociations sur la crise dans la partie orientale de la RDC.

Pour ce groupe, composé de militants des droits humains et personnalités de la société civile, il existe une menace qui plane sur le pays de Lumumba; car, l'occupation d'une partie de la RDC reste réelle à travers la présence, sur le sol congolais, de l'Armée rwandaise ainsi que l'AFC-M23. 

“Notre pays est amputé, des millions de nos compatriotes qui vivent sous la menace, dans l'angoisse de la famine et de violence armée”, lit-on dans ce document.

Ces scientifiques restent tout de même réticents vis-à-vis de la Déclaration de principes signée à Washington entre Kinshasa et Kigali. Ils voudraient voir une pacification réelle, qui ne se base par sur l'exploitation des ressources naturelles de la RDC. Ces derniers avertissent le Chef de l'État sur la nécessité de passer par le Parlement, avant d'engager ces ressources, de peur de tomber dans la violation de la Constitution. 

Ils appellent à des consultations nationales, à l'inclusion de la justice transitionnelle dans la négociation, et exhortent le Président de la République à ne pas brader les richesses congolaises, dans le cadre d'une intégration régionale soutenue par des puissances étrangères.

“Retirez vos mains de l'Afrique. Elle n'est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser”, tels sont les mots du Pape François, lors de son dernier passage en RDC, que ce groupe de scientifiques fait siens, afin d'illustrer ce qui se cache derrière les négociations de Doha et Washington.