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RDC-Lithium de Manono : des nouvelles révélations clouent au pilori AVZ et ses combines mafieuses !

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Nigel Ferguson, le Directeur Général d'AVZ Minerals
Nigel Ferguson, le Directeur Général d'AVZ Minerals

Par Paul Valery Nkoto

Davantage, voire définitivement, la vraie face cachée de la société australienne AVZ, qui voulait à tout prix exploiter le lithium de Manono dans le Tanganyika (RDC), est dévoilée sur la place publique. La société vient encore d’être discréditée après de nouvelles révélations sur les crimes économiques perpétrés en République démocratique du Congo.

Tenez, d'entrée de jeu, que le lithium de la RDC est au cœur de toutes les convoitises, car il constitue la principale matière de fabrication des batteries pour les voitures électriques. Les véhicules à essence étant appelés à disparaître d'ici 2030. De nombreuses entreprises se bousculent au portillon de Kinshasa pour remporter le marché de l'exploitation du lithium dont le prix de la tonne est passé de 8.000$ à plus de 80.000$ en l'espace de trois ans.

La convoitise est telle qu'AVZ a juré de remuer ciel et terre pour remporter cette rude bataille, quitte à marcher sur certains principes économiques. La société australienne s'est évidemment retrouvée dans des « combines mafieuses » révélées par un média australien, fiancial Review (Afr.com/Markets), dans un article publié mercredi.

Le titre de l'article est sans équivoque : « Le PDG d'AVZ a proposé de payer 6 millions de dollars en espèces et en actions à un intermédiaire congolais ». Pourquoi ? Qui est cet intermédiaire ?

Ce média renseigne qu'il s'agit d'un certain Marius Mihigo, homme d'affaires congolais qui «est bien connecté et probablement capable de faciliter l'accès à des niveaux élevés du gouvernement (congolais) », et qui a des entrées au plus haut sommet de la présidence de la République.

Selon les sources, Mihigo aurait été la plaque tournante dans l'affaire AVZ pour servir les pots de vin à certains leaders des institutions au détriment de la COMINIERE. 

Sa mission : «aider AVZ à obtenir un permis d'exploitation minière pour la concession dans laquelle elle revendique une participation de 75%».

Si la tactique a l'air logique, la démarche pèche par la décision de verser 6 millions de dollars en liquide à Mihigo, alors que les normes bancaires imposent que toute opération financière atteignant au minimum 10.000 USD puisse s'effectuer par voie bancaire. 

Selon certains spécialistes en économie, c'est une « attitude digne de la mafia italienne » de la part de Nigel Ferguson, PDG d'AVZ, qui, l'année dernière, a livré des faux chiffres aux inspecteurs de l'Inspection générale des finances (IGF) lors des enquêtes sur la prétendue vente des parts de la COMINIERE à sa société dans le cadre d'une joint-venture ayant été chargée de faire l'exploration du lithium à Manono.

L'entreprise australienne, filiale de Dathcom Mining, a fait mentir à l'IGF qu'elle était capable de racheter les 15% de la COMINIERE dans cette joint-venture à 150 millions de dollars américains. Des faux chiffres avancés qui ne figurent nulle part dans ses différentes correspondances de sollicitation de rachat. Dans ses demandes écrites au chef de l’Etat, à l’ancien ministre des mines et autres autorités du pays, sans avertir la COMINIERE, l’AVZ évoquait plutôt une contrepartie de 15 millions de dollars. Motif: atteindre 75% de parts pour paraître crédible à l'échelle internationale en vue de solliciter la levée des fonds et pouvoir ainsi procéder à l'exploitation du lithium.

Ce qui a été à l'origine du différend, porté en justice, avec la COMINIERE dans une bataille pour le contrôle de ce métal précieux pour la fabrication des batteries des véhicules électriques.

A la suite de la divulgation du « forcing » exercé par AVZ pour s'offrir les 15% des parts tant convoitées, cette société australienne a perdu 4,6 milliards de dollars américains en bourse. Ce, alors que le cours de son action, à son apogée jusqu'à cette révélation, a été multiplié par huit pour décrocher une place dans l’indice S&P/ASX 200.

Le 4 août dernier, l’avocat d’AVZ à Kinshasa a sollicité sans succès à la COMINIERE d'abandonner les négociations sur la vente d'une participation de 15% dans le Manono à la société minière chinoise Zijin.

Ce qui n'aboutira pas, car cette dernière avait fini par acquérir « légalement sa participation de 15% » et l'a « enregistrée au registre du commerce en novembre en échange d’un paiement de 33,4 millions de dollars ».

Des faits qui, au finish, font d'Adèle Kayinda, ministre d’Etat du Portefeuille, une brave héroïne qui a vendu les parts de la COMMINIERE à plus de 30 millions de dollars américains plutôt que moyennant les 15 millions proposés par AVZ. 

Faut-il soutenir la thèse de bradage du patrimoine de cette entreprise publique présentée tambour battant par l'IGF et son chef de service, Jules Alingete, pour clouer Adèle Kayinda ? Surtout s'il faut considérer que les inspecteurs de la même IGF ont estimé le prix de vente des 15% de la COMINIERE à 150 millions en se basant sur les chiffres leur fournis par AVZ.

Clair comme l'eau de la roche que grâce à la perspicacité et à la lucidité de la princesse Kayinda, le Trésor public, partant des estimations de l'IGF, a gagné plus de 20 millions de dollars américains. On dit encore bradage ?

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Vendredi 10 février 2023 - 22:13