Par Prehoub Urprus
En Ituri, l’ombre de l’insécurité plane une fois de plus sur l’éducation. Dans la sous-division éducationnelle de Mambasa 2, plus de 400 élèves finalistes du primaire n’ont pas pu se présenter aux épreuves de l’ENAFEP, clôturées ce mercredi 2 juillet 2025.
Le chef de cette entité éducationnelle, Michel Ipunio, a annoncé que sur les 2.241 candidats attendus dans les neuf centres organisés, 407 écoliers manquaient à l’appel. Une situation jugée préoccupante, d’autant plus qu’aucun incident sécuritaire n’a été enregistré officiellement durant le déroulement des examens, et que l’enseignement primaire est censé être gratuit.
"Il est difficile de comprendre les raisons de ces absences massives, alors que l'accès à l'enseignement est gratuit et que l'examen s’est déroulé normalement", a déclaré Michel Ipunio à la presse.
Cependant, des voix indépendantes sur place avancent une explication plus alarmante : les attaques régulières menées par les rebelles ADF dans plusieurs localités du territoire de Mambasa auraient forcé des familles entières à fuir, entraînant la déscolarisation de nombreux enfants. Ce climat de peur aurait contribué à l’abandon progressif des classes, notamment dans les zones les plus exposées.
En guise d’exemple, plusieurs écoles primaires situées dans le groupement de Bakaeku [non prises en charge par le Gouvernement] avaient déjà cessé leurs activités depuis octobre 2024, face aux menaces persistantes des groupes armés.
Ainsi, derrière les chiffres froids d’élèves absents se dessinent les conséquences tragiques d’un conflit, qui continue de miner l’avenir des enfants ituriens.