![Bureau de la zone de santé de Lubero au Nord-Kivu [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250521-WA0013_0.jpg?itok=2Hi--yzh)
Par Prehoub Urprus
La zone de santé de Lubero, au Nord-Kivu, fait face à une grave pénurie de médicaments, conséquence directe de l'afflux massif de déplacés internes fuyant les combats dans la région. C’est ce qu’a révélé le médecin chef de zone, Dr Cyrille Musivirwa, qui tire la sonnette d’alarme sur une situation sanitaire devenue critique.
Depuis juin 2024, Lubero a vu sa population s’accroître de manière exponentielle, avec l’arrivée de milliers de déplacés, souvent sans ressources, nécessitant une prise en charge médicale immédiate. Face à cette urgence, des organisations humanitaires sont intervenues pour appuyer les structures locales en médicaments et en soins gratuits.
Mais aujourd’hui, cette aide humanitaire connaît un ralentissement. "Les humanitaires peinent à assurer la livraison des médicaments, notamment à cause des contraintes logistiques autour de l’aéroport de Goma. Ils envisagent désormais un acheminement par la route, via Kasindi", explique le Dr Musivirwa. Conséquence : les centres de santé, qui fonctionnaient sur la base de la gratuité, sont contraints d’acheter eux-mêmes des médicaments, souvent à prix fort, pour continuer à traiter les patients les plus vulnérables.
Les plus affectés restent les déplacés eux-mêmes, exposés à de multiples pathologies dans un contexte de précarité extrême. Malgré l’ampleur de la crise, aucune perte en vies humaines liée directement à cette pénurie n’a encore été officiellement enregistrée, selon les autorités sanitaires locales.
Le médecin chef de zone en appelle à une action rapide du Gouvernement congolais et de ses partenaires, pour éviter un effondrement du système de soins dans cette partie de la RDC.