![Martin Fayulu, président du parti politique Ecidé [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-09/IMG-20250902-WA0025.jpg?itok=rYmga0E9)
Par Gloire Balolage
À la veille du dialogue continental sur la paix et la sécurité en Afrique, prévu du 3 au 6 septembre par la Fondation Thabo Mbeki, le parti politique ECIDé - Engagement pour la Citoyenneté et le Développement -, dirigé par l'opposant Martin Fayulu, s’est exprimé sur les contours de cette initiative, tout en appelant à privilégier les efforts de paix actuellement menés à l’échelle nationale en RDC - République Démocratique du Congo.
Dans un communiqué de presse, l’ECIDé salue d’emblée « l’engagement constant de la Fondation Thabo Mbeki en faveur de la paix, de la stabilité et de l’intégration africaine », estimant que la tenue de ce forum continental, qui mettra un accent particulier sur la situation en RDC, s’inscrit dans une dynamique « noble ». Cependant, à deux jours du début des travaux, cette formation politique soulève un certain nombre de zones d’ombre. L’absence de communication sur « la liste des participants, les thématiques abordées, l’agenda des panels ainsi que les dispositions protocolaires » suscite, selon l’ECIDé, une « certaine perplexité ».
Le parti rappelle par ailleurs qu’un processus de dialogue national inclusif est actuellement en cours de structuration en RDC, à l’initiative des autorités religieuses congolaises de diverses confessions. Une démarche saluée pour sa légitimité populaire et son ancrage local : « Cette initiative, soutenue par une large majorité de la population, vise une résolution endogène, pacifique et durable des crises profondes qui affectent notre nation. » Les leaders religieux ont, selon le communiqué, déjà présenté « une feuille de route structurée traçant les contours d’un dialogue véritablement représentatif, inclusif et porteur d’espoir ».
Dans le même esprit, l’ECIDé rappelle que l’Union africaine a confié au président togolais Faure Gnassingbé la mission de facilitation du processus de paix en RDC, avec l’appui de quatre anciens chefs d’État africains. Une initiative qui, pour le parti, reflète l’intérêt croissant pour une « solution africaine concertée » et souligne l’importance de coordonner les efforts autour du processus déjà amorcé sur le terrain.
Face à ces éléments, l’ECIDé formule un vœu clair : que la Fondation Thabo Mbeki accorde la priorité au processus de Kinshasa, en veillant à l’inclusion de « l’ensemble des acteurs nationaux, sans exclusive ». « Un appui sincère à cette initiative interne, relayé à l’échelle régionale et internationale, serait non seulement pertinent et légitime, mais également porteur d’un véritable impact pour la paix durable en RDC », conclut le communiqué.
Lors du deuxième congrès de l’Union sacrée de la nation, tenu le samedi 30 août à Kinshasa, le président de la République Félix Tshisekedi s’est déclaré favorable à l’organisation d’un dialogue national sur la crise sécuritaire dans l’Est du pays. Toutefois, il a précisé que ce dialogue ne devrait pas inclure « les Congolais inféodés aux pays étrangers ».
Pour rappel, la Fondation Thabo Mbeki, organisatrice d’un dialogue continental sur la paix prévu du 3 au 6 septembre, a invité un large éventail d’acteurs congolais. Parmi eux figurent des représentants religieux (CENCO et ECC), des figures de l’opposition politique telles que Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Seth Kikuni et Antipas Mbusa Nyamwisi, ainsi que des personnalités institutionnelles comme Vital Kamerhe et Eberande Kolongele. Des chefs de mouvements armés, dont Corneille Nangaa et Thomas Lubanga, font également partie des invités.