
Par la Rédaction
La ministre congolaise des Droits humains, Chantal Chambu Mwavita, a vivement dénoncé le recrutement forcé de centaines de jeunes par les rebelles du M23-AFC, dans les territoires sous leur occupation, notamment au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Elle en appelle à une enquête urgente de la Commission des Nations Unies aux droits de l’homme, pour documenter ces violations graves et exiger la libération immédiate des victimes.
Selon la ministre, entre le 28 et 29 juin, plus de 300 jeunes ont été arrêtés à Rubaya, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, à la suite d’un bouclage orchestré par les rebelles. Leur destination reste inconnue. À Lugendo, dans le territoire de Kabare, au Sud-Kivu, plus de 20 jeunes ont également été enlevés, avant d’être exhibés à Birava comme de prétendus "volontaires" du mouvement armé.
"Cette mise en scène cynique ne peut dissimuler la réalité. Il s’agit bel et bien de recrutements forcés, orchestrés en violation manifeste des droits fondamentaux des enfants et des jeunes congolais", dénonce Chantal Chambu, qui accuse les rebelles du M23-AFC d'agir avec l’appui militaire et logistique du Rwanda, en dépit de l’accord de paix récemment signé entre Kinshasa et Kigali.
La ministre évoque des pratiques d’une "barbarie inacceptable" : les jeunes sont extorqués, isolés de leurs familles, menacés et utilisés comme boucliers humains, porteurs de munitions ou combattants de circonstance. Elle estime que ces actes constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire, de la Constitution congolaise ainsi que de la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la RDC.
Chantal Chambu demande à la Commission onusienne d’ouvrir une enquête spécifique sur ces faits et d’identifier les auteurs et leurs complices, afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice, nationale ou internationale.
"Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes, qui attentent à la dignité humaine et qui sapent les fondements mêmes de notre État de droit", affirme-t-elle. "Aux jeunes ainsi ciblés, je dis ceci : vous êtes notre avenir, notre force, notre espoir. Ne cédez ni à la peur, ni au chantage, ni à la violence."
Enfin, elle réaffirme la détermination du Gouvernement congolais à mobiliser tous les moyens judiciaires, sécuritaires et politiques, pour faire respecter les droits de la population : "Nous ne tolérerons ni l’impunité, ni l’exploitation des jeunes par des groupes armés. La loi prévaudra."